La Chine s’attaque au Bitcoin : le gouvernement vient d’interdire un mécanisme clé du marché, l’ICO (pour Initial Coin Offering). L’impact de cette décision s’est fait ressentir sur les marchés ce lundi 4 septembre : la valeur du Bitcoin a chuté de 4 584 $ dollars ce week-end à 4 429 $ à la mi-journée.
La Chine a en effet décidé de proscrire cette méthode de levée de fonds de plus en plus prisée des startups du monde entier, qu’elle juge prospère aux activités illégales. L’ICO consiste à acheter, grâce à de la crypto monnaie — bitcoins ou éther –, des actifs numériques aussi connus sous le nom de jetons (« token » en anglais). Ceux-ci sont dotés de plusieurs fonctions qui dépendent directement de la volonté de l’émetteur, qui peut au choix en faire des parts ou de la monnaie, par exemple.
Les investisseurs qui en ont fait l’acquisition peuvent ensuite les revendre sur une plateforme d’échange où ils sont particulièrement prisés ou encore les utiliser dans le projet financé par l’ICO initiale. Dans ce deuxième cas, ils font office de sorte de monnaie prépayée.
La Chine s’inquiète des activités illégales liées à l’ICO
L’ICO aurait déjà permis aux blockchains — des bases de données publiques et transparentes — de lever plus d’1 milliard de dollars grâce à ce procédé. En interne, des spécialistes de la Banque centrale de Chine se montrent particulièrement sévères avec l’ICO : « Plus de 90 % des projets ICO violeraient les lois contre la fraude fiscale et la levée de fonds illégale. Le pourcentage de projets qui lève réellement des fonds pour des investissements est de moins de 1 %. »
D’où la décision de l’établissement d’interdire cette pratique jugée illégale : « [Les ICO] sont une forme de financement public illégal qui sèment le doute sur la vente illicite de monnaie, […] sur des dépôts interdits, de la fraude fiscale, […] et d’autres activités criminelles ». L’hostilité de la Banque centrale de Chine vis-à-vis du Bitcoin n’est pas nouvelle : dès janvier 2016, elle envisageait la création de sa propre monnaie numérique.
Si les conséquences de cette future interdiction restent à déterminer sur le long terme dans ce pays, leader mondial en nombre de volume d’échange de bitcoins, plusieurs spécialistes se veulent rassurants, à l’instar de Fran Strajnar, patron de l’entreprise spécialisée dans le Bitcoin Brave New Coin : « Ce genre de nouvelle est perçu négativement partout dans le crypto-espace, donc nous ne sommes pas surpris de voir une chute des valeurs aujourd’hui. Mais nous pensons que ce n’est pas un problème amené à durer. »
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