Vous l’avez certainement remarqué si vous avez déjà eu l’occasion de comparer des offres d’accès à Internet : les opérateurs français ont cette fâcheuse tendance de ne pas intégrer la totalité des coûts obligatoires dans les tarifs qui sont mis en avant pour appâter de nouveaux clients. En lisant les pages commerciales de SFR, Bouygues Telecom et Orange, on constate en effet que le prix de location du matériel est systématiquement donné à part.
De cette façon, SFR peut donner l’illusion que ses abonnements coûtent 29,99, 34,99 ou 39,99 euros (si l’on ne tient pas compte de la remise appliquée la première année) alors qu’il faut en fait ajouter entre 3 et 5 euros en plus de location de matériel. C’est la même mécanique pour Bouygues (3 euros de plus) et pour Orange (3 euros) : entre les remises la première année et le prix de la location du matériel donné à part, le prix réel n’est jamais directement renseigné.
Or, ces petits accommodements déplaisent beaucoup à la direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes. Selon Les Échos, un courrier a été adressé aux trois fournisseurs d’accès à Internet pour qu’ils modifient leurs pratiques en la matière de manière à ce que l’internaute ait connaissance du prix final qu’il va devoir payer chaque mois sans devoir jouer de la calculette ni éplucher toutes les notes de bas de page pour savoir à quoi s’attendre.
Les services de Bercy laissent jusqu’à février 2018 aux trois opérateurs pour adapter leurs pages web ainsi que leurs publicités. Deux choix s’offrent à eux : augmenter les prix ou bien supporter le coût de la location dans le prix de l’abonnement. Par exemple dans le cas de SFR, les forfaits pourraient rester à 29,99, 34,99 ou 39,99 euros si le FAI prend en charge les 3 ou 5 euros.
Pas sûr toutefois que les opérateurs se pressent pour entrer dans le rang. D’abord parce que le délai laissé par la répression des fraudes ne met aucunement la pression sur SFR, Orange et Bouygue Telecom, qui ont largement le temps d’en profiter encore un peu avant de s’adapter ; ensuite, parce que le plafond de l’amende encourue n’est pas suffisamment élevé pour les forcer à agir avec diligence.
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