Ankara a mis du temps à réagir. Alors que la cour constitutionnelle du pays a ordonné mercredi aux fournisseurs d'accès à Internet locaux de lever le blocage du réseau social, qui a été jugé illicite, aucun changement n'était intervenu jusqu'à ce jeudi midi. Mais cet après-midi, le gouvernement a finalement suivi la décision de l'instance.
La décision a été rendue par la plus haute juridiction du pays, qui s'impose notamment à la haute instance des télécommunications (TIB), qui est à l'origine de l'injonction aux opérateurs. Cependant, le parti au pouvoir, l'AKP, a été critiqué pour sa relative l'inaction.
Des personnalités politiques de l'opposition et du parti au pouvoir avaient ainsi appelé Ankara à exécuter sans délai la décision de la cour, à l'image du président de la République, du président des bâtonniers de Turquie et d'un parlementaire. Ce dernier a même accusé le premier ministre Recep Tayyip Erdogan, qui s'était montré très virulent vis-à-vis de Twitter, de ne pas appliquer la loi.
We welcome this Constitutional Court ruling, and hope to have Twitter access restored in Turkey soon. http://t.co/MfynTaB1tk
— Policy (@policy) 2 Avril 2014
À l'étranger, le gouvernement turc était aussi observé avec attention. Twitter a ainsi salué la décision de la cour constitutionnelle et espéré le déblocage de son service le plus vite possible. Même son de cloche de la part du département d'État des États-Unis lors d'un point presse au cours duquel une porte-parole a suggéré aux autorités du pays de lever le blocage de YouTube par la même occasion.
À l'origine de la censure du site communautaire, organisée par la haute instance des télécommunications (TIB) et demandée par le premier ministre Erdogan, des documents dénonçant la corruption de membres importants de l'AKP, à quelques semaines des élections municipales. Sur Twitter, cette affaire avait été abondamment commentée par les usagers turcs.
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