Au début du mois, nous avions rapporté que le gouvernement américain avait financé la création d'un réseau social à la Twitter à Cuba, baptisé ZunZuneo, poursuivant dans l'ère connectée la grande tradition de l'utilisation diplomatique des médias par la CIA pendant la guerre froide. L'objectif des Etats-Unis était à la fois de favoriser la liberté d'expression, ce qu'ils voient comme une composante de la lutte contre le communisme et l'autoritarisme, et de collecter des informations personnelles sur les utilisateurs influents du service. Ouvert en 2010, ZunZuneo avait fermé ses portes deux ans plus tard.
Mais selon le New York Times, ZunZuneo n'était qu'un programme parmi de nombreux autres déployés dans plusieurs pays du monde, dont l'Afghanistan et le Pakistan. Le quotidien américain indique que l'administration de Barack Obama a elle-même reconnu vendredi dernier avoir lancé une douzaine de services similaires dans une douzaine de pays, citant le programme Yes Youth Can qui existe toujours au Kenya — on peine toutefois à voir le rapport avec Twitter d'après la présentation officielle qui en est faite du programme, laquelle ne parle même pas d'un service en ligne. D'autres pays comme le Nigéria ou le Zimbabwe seraient prévus, avec parfois la collaboration des gouvernements en place, et parfois en toute discrétion.
Au Pakistan, le réseau social qui a fermé faute de budget s'appelait Humari Awaz ("Nos voix"). Il aurait été utilisé par plus d'un million d'internautes avec 350 millions de messages véhiculés, anonymement ou non. "Des agriculteurs l'utilisaient pour partager les pris du marché. Les organes de presse l'utilisaient pour atteindre des lecteurs. Les gens l'utilisaient pour se connecter et partager des informations telles que les scores du cricket", raconte le New York Times. Le but de l'opération était d'aider à apaiser les tensions croissantes entre le Pakistan et les Etats-Unis, au moment où George Bush accusait le régime de soutenir en sous-mains le régime taliban.
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