Assiste-t-on à un tournant dans l’univers méconnu des crypto-monnaies ? Alors que des institutions comme la Banque de France et l’Autorité bancaire européenne se sont rangées du côté des détracteurs du Bitcoin, en dénonçant les problèmes, réels, associés à ces devises numériques (du risque de piratage à l’extrême volatilité du cours, en passant par l’absence de recours), un son de cloche relativement différent est venu de Goldman Sachs.
La banque d’investissement pourrait en effet se lancer dans ce secteur et en devenir un opérateur de marché. C’est ce qu’a fait comprendre une porte-parole de l’entreprise, dans des propos rapportés par le Wall Street Journal, en déclarant que « pour répondre à la demande de nos clients qui s’intéressent aux monnaies virtuelles, nous réfléchissons à ce que nous pourrions développer».
La perspective de voir Goldman Sachs traiter le Bitcoin comme un actif financier comme un autre a toutefois été nuancée par Lloyd Blankein, le PDG. Il a admis l’existence de réflexions internes mais qu’officiellement aucune décision finale n’a été prise. La banque assure avoir un regard neutre sur le sujet… mais a tout de même noté que « la population était aussi très sceptique quand la monnaie fiduciaire a remplacé l’or ».
Face aux crypto-monnaies, les attitudes varient énormément d’un pays à l’autre. Certaines nations manifestent un intérêt pour ces devises d’un genre nouveau, comme le Japon, Dubaï ou l’Estonie. D’autres États sont plutôt dans une logique de resserrage de vis, comme la Chine et la Corée du Sud, qui ont interdit les levées de fonds en crypto-monnaie. Et ça pourrait aller plus loin dans le cas de l’Empire du Milieu.
Le fait est que Goldman Sachs, s’il passe ce cap, ne sera pas un précurseur. Le secteur financier s’intéresse depuis un moment aux crypto-monnaies. Des entreprises ont déjà sauté le pas : c’est le cas de soixante-dix hedge funds qui investissent déjà dans ces valeurs, tandis que la banque suisse Falcon Private Bank propose à ses clients la gestion d’actifs dans cette devise depuis cette année.
À cela s’ajoute la possibilité croissante de pouvoir payer des biens et des services avec des Bitcoins ou d’effectuer des dons dans ce genre de devise. De la Croix-Rouge américaine au projet Tor, en passant par Greenpeace et PayPal, ainsi que certains hôtels de Las Vegas, les initiatives ne manquent pas pour faire une place d’une façon ou d’une autre au Bitcoin dans le circuit économique. Même Microsoft s’y est mis.
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