Confirmant son intention de ne pas intégrer Netflix dans sa Livebox, Orange a également plaidé en faveur d’un Netflix à la française pour s’opposer aux ambitions de la plateforme américaine. Orange, qui dit ne pas vouloir être le cheval de Troie du service dans l’Hexagone, prévoit toutefois de le distribuer ailleurs.

Orange sera-t-il le bouclier français qui aura pour rôle de résister aux assauts de Netflix, qui après avoir percé aux États-Unis est en train de se répandre dans le monde entier ? En tout cas, une chose est sûre : l’opérateur historique ne sera pas le cheval de Troie qui facilitera l’installation de la plateforme de vidéo à la demande sur abonnement (SVOD) venue d’Amérique.

C’est en effet le message qu’a répété Stéphane Richard au micro de France Inter ce jeudi, reprenant au passage les principaux arguments avancés sur BFM Business la veille. Le chef d’entreprise estime en effet que « l’impact de cette offre sur l’écosystème français n’est pas suffisamment clair et prévisible pour que nous prenions le risque de l’implanter sur dix millions de Livebox« .

En fait, le patron d’Orange considère qu’il faut aller beaucoup plus loin. Il ne s’agit pas seulement de rester à distance du lancement de Netflix, en lui interdisant l’accès à la Livebox ; il s’agit aussi d’opposer une résistance aux ambitions du site américain pour ne pas lui laisser le champ libre. « On doit travailler sur une alternative, il faut une offre de SVOD, un Netflix à la française« , martèle-t-il.

Mais le temps presse. En ce moment, Netflix est en train de déployer des serveurs dans l’Hexagone. La société s’attend à une très forte audience, puisque le réseau dédié aux vidéos du site a une capacité de 1 Térabit par seconde, soit l’équivalent des besoins d’un FAI de plusieurs millions d’abonnés. Enfin, Netflix a signé un accord avec la SACEM et a visiblement déjà une petite idée sur sa grille tarifaire.

Selon plusieurs informations parues dans la presse ces dernières semaines, Orange a été invité par le gouvernement à mettre en place une offre capable de rivaliser avec celle de Netflix. Plusieurs acteurs français seraient mobilisés, comme le CNC et Canal+. En revanche, rien ne permet de dire que le bouquet télévisuel du FAI, OCS, sera de la partie.

Quoiqu’il en soit, Orange n’a visiblement pas les mêmes problématiques lorsqu’il s’agit de penser aux intérêts du groupe hors de France. Le PDG a en effet reconnu « qu’il y a d’autres pays européens où [Orange] sera distributeur de Netflix« . En revanche, l’Hexagone serait « un pays particulier » dans lequel Orange, qui selon Stéphane Richard est une entreprise qui n’est comme les autres, a des « responsabilités« .

Source : Montage Numerama

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