Depuis le 8 avril 2014, Microsoft a mis un terme au support de Windows XP. Officiellement, plus aucun correctif de sécurité n'est fourni par l'entreprise américaine, en dehors de quelques cas très exceptionnels (découverte d'une faille critique, contrats pour une maintenance personnalisée, support prolongé de certains outils de sécurité) qui nécessitent encore la mobilisation de ses employés.
La décision d'abandonner le support de Windows XP peut se comprendre, même si ce système d'exploitation est encore fortement utilisé dans le monde : il est en effet sorti il y a environ treize ans. Entretemps, trois autres versions de son O.S. ont été publiées : Vista en 2007, 7 en 2009 et 8 en 2012. Et des rumeurs laissent à penser que la prochaine évolution de Windows arrivera en 2015.
Pour le spécialiste en sécurité informatique Dan Geer, Microsoft a des raisons valables de vouloir passer à autre chose. Mais à ses yeux, le géant des logiciels ne devrait pas seulement renoncer à s'occuper de Windows XP : il devrait aller beaucoup plus loin dans sa démarche en abandonnant une partie de ses droits sur la plateforme. C'est la position qu'il a défendue lors de la conférence Black Hat 2014.
Selon lui, le passage vers l'open source aurait l'avantage de donner l'opportunité à ceux qui veulent continuer à utiliser Windows XP de poursuivre son développement. Cette décision serait même salutaire d'un point de vue de la sécurité, puisqu'elle donne la possibilité de prolonger la maintenance de l'O.S. en laissant la communauté du logiciel libre s'en emparer (à condition, évidemment, qu'elle suive le mouvement).
En fait, l'expert estime même que cette politique devrait être suivie par toutes les entreprises proposant des logiciels dont le code source est fermé.
"Si une entreprise arrête de publier des correctifs de sécurité pour le code source, à l'image de Microsoft avec Windows XP, alors celui-ci devrait devenir automatiquement open source", a-t-il défendu, n'hésitant pas à faire un parallèle avec d'autres situations. "Si vous abandonnez une voiture, un bien ou un enfant, alors vous perdez vos droits dessus et cela devrait aussi être ainsi dans le monde des logiciels".
Microsoft ayant fondé son modèle économique sur la vente de logiciels, cette politique a-t-elle une chance de voir le jour ? Cela paraît assez peu probable, même si l'entreprise américaine a d'ores et déjà décidé de fournir gratuitement Windows pour les smartphones et les tablettes dont la diagonale d'écran est inférieure à 9 pouces, signe que la provenance de ses bénéfices est en train d'évoluer.
Il est déjà arrivé à Microsoft de donner accès au code source de certains de ses logiciels, mais uniquement s'ils sont particulièrement obsolètes. Ainsi, le groupe a mis à disposition le code source du système d'exploitation MS-DOS (versions 1.1 et 2.0) et du logiciel de traitement de texte Word (version 1.1a) à des fins de recherche et d'enseignement. Ces logiciels datent des années 80 et 90.
Lors de l'annonce, Microsoft avait expliqué que l'accès et l'utilisation à ces codes sources sont libres, avec toutefois une seule condition imposée : ne pas en tirer profit.
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