Peu de chance que vous connaissiez Didi si vous n’avez jamais mis les pieds en Chine. Et pourtant, l’entreprise de Liu Qing est déjà un mastodonte dans son pays. Cela n’est pas un hasard, dans la mesure où elle joue sur le même secteur : la mise en relation de passagers et de chauffeurs de taxi et de VTC. Et après avoir dominé la Chine, coupant l’herbe sous les pieds de son rival américain, Didi va poser ses valises en Amérique du Nord et plus exactement au Mexique.
D’après une dépêche de Reuters, l’entreprise portée par l’ambition et le talent de sa présidente, pourrait débarquer au Mexique dès 2018. L’an passé, elle avait installé un centre de R&D en Californie pour débaucher les meilleurs ingénieurs des entreprises rivales — on peut penser encore une fois à Uber, mais aussi à Lyft mais aussi à Uber ou Google dans la mesure où l’un des chantiers de Didi repose sur l’utilisation de l’intelligence artificielle à bord des véhicules.
Le mouvement de Didi sera très intéressant à suivre, car il confirme que la Chine des services n’a pas vocation à rester sur le territoire chinois. Aujourd’hui, les entreprises chinoises du service qui s’exporte en Amérique, en Afrique ou en Europe le font avec plus ou moins de maîtrise : on peut par exemple utiliser AliExpress en France, mais la filiale d’Alibaba n’a pas été repensée pour la France et les clients français, pas plus qu’elle n’a été accompagnée côté marketing.
Plus intéressant encore : Didi s’est lancé dans une guerre réelle avec Uber, notamment en investissant dans la plupart de ses concurrents, de Lyft aux États-Unis à Ola en Inde. La sortie du territoire chinois est une manière pour Didi d’avancer de nouveaux pions et, peut-être, de faire douter un Uber qui perd encore plus d’argent qu’il n’en gagne.
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