Aux Etats-Unis, la plupart des grandes entreprises publient désormais à fréquence régulière un « rapport de diversité » qui permet d’en savoir plus sur la représentation des minorités dans les effectifs (avec des regroupements qui choquent vu de France), et sur la représentation des femmes et des hommes dans les effectifs.
Lorsque l’on regarde les effectifs globaux des géants du web (Amazon, Apple, Facebook, Google, Microsoft, Twitter et Yahoo), une constante quasi parfaite se dégage. A l’exception à peine notable du géant du commerce électronique et de Yahoo, qui emploient tous les deux 37 % de femmes, c’est une règle stricte des 70/30 qui s’applique, comme s’il s’agissait d’une norme officieuse que les services de ressources humaines s’efforçaient de respecter. Toutes ces entreprises emploient trois femmes seulement pour sept hommes :
(Le pourcentage manquant pour Yahoo est dû à une proportion de personnels dont le genre serait « autre » ou « non divulgué »)
Le constat s’aggrave encore lorsque l’on observe les postes à responsabilité occupés par les femmes, qui sont désormais incitées à congeler leurs ovocytes pour ne pas entraver leur carrière. Seul Apple promeut légèrement plus de femmes que d’hommes par rapport à la proportion des 70/30 vérifiée dans l’ensemble des effectifs de la société. La firme de Cupertino connaît 28 % de femmes cadres, ce qui fait d’elle l’entreprise la plus féminisée dans les fonctions managériales. Toutes les autres promeuvent, proportionnellement, davantage d’hommes que de femmes.
L’entreprise la plus masculine de toutes est aussi la plus ancienne, Microsoft, qui n’emploie que 17 % de femmes dans les fonctions encadrantes — il faudra voir si la répartition évolue vers plus d’égalité avec la restructuration entamée ces derniers mois par Satya Nadella. Mais l’âge de l’entreprise et son éventuelle culture héritée d’un siècle plus machiste n’est sans doute pas la meilleure explication, si l’on en juge par Google, créée à la fin des années 1990. La pieuvre aux multiples services en ligne fait à peine mieux avec 21 % de femmes encadrantes.
Enfin, il faut noter que Yahoo est le seul de ces sept géants du web à être dirigé par une femme, Marissa Mayer.
Les rapports de diversité permettent également de connaître la répartition femmes / hommes selon le type de poste occupé. Or c’est bien sur les postes techniques (développeurs, administrateurs réseaux, ingénieurs,…) que la proportion de femmes est extrêmement basse, ce qui relèverait moins d’un choix dans les critères de recrutement que d’une réelle rareté des femmes sur le marché du travail.
Là aussi c’est Apple qui recrute le plus de femmes dans les postes techniques, avec une femme pour cinq hommes, alors que Twitter ferme la marche avec seulement une femme pour neuf hommes. A noter que Amazon ne communique pas cette donnée.
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