Paulo Cirio est un artiste, activiste et hacker italien qui n'hésite pas à violer la loi pour défendre ses idées et faire passer des messages. "Parmi ses forfaits, en solo ou en bande, il a volé 1 million de profils Facebook, republiés sur un site de rencontres, siphonné des livres numériques d’Amazon qu’il a mis à disposition gratuitement, fabriqué et distribué des milliers de cartes de crédit, contrefaisant de l’argent virtuel, ou encore affiché sur les murs les photos taille réelle de gens exfiltrés de Google Street View", rappelait Libération en septembre dernier dans un portrait qui lui était consacré.
C'est également Circo qui était en 2005 derrière le projet Gwei dont l'objectif était de racheter Google avec l'argent généré par des publicités Google Adsense, pour protester — déjà — contre l'hégémonie du géant américain. L'an dernier, l'artiste provocateur a mis en ligne Loophole4All, un site qui permet à tout entrepreneur de frauder le fisc en usurpant l'identité d'entreprises enregistrées dans des paradis fiscaux auprès de centres financiers offshore, au fonctionnement particulièrement opaque.
Mais la dernière oeuvre de Paulo Cirio risque de ne pas plaire à Libération et à l'ensemble de la presse. L'artiste a en effet révélé la semaine dernière la mise en ligne de Daily Paywall, un site qui permet aux internautes de consulter gratuitement les articles de presse qui ne sont en principe accessibles qu'aux abonnés des journaux. Comme il l'explique à Motherboard, Cirio s'est abonné à de grands journaux américains qui mettent leurs articles derrières des paywalls (Wall Street Journal, Financial Times, et The Economist), puis il a écrit des scripts qui copient automatiquement l'intégralité des articles pour les archiver et les mettre en ligne sur Daily Paywall.
Le site référence déjà 60 000 articles ainsi piratés secrètement depuis un an. "Je crois fermement que l'information doit être gratuite et que la connaissance doit être accessible à tous, particulièrement pour ce qui concerne les économies et les politiques mondiales corrompues, parce que leur accès améliorerait la démocratie", défend l'artiste.
Mais son oeuvre ne s'arrête pas là.
Il a également placé des kiosques à journaux dans les rues de New York, par lesquels il propose aux passants d'emporter gratuitement une version papier d'un journal imprimé, sur lequel figure une sélection des articles piratés.
Mieux encore. Estimant que s'informer est non seulement un droit mais aussi un devoir, Paulo Cirio propose aux lecteurs de gagner de l'argent lorsqu'ils s'informent. Ils peuvent ainsi remplir un questionnaire au sujet de l'article qu'ils ont lu, et s'ils ont bon, ils gagnent 1 dollar. Le fonds est alimenté par d'autres internautes qui jugent tout aussi utile d'encourager les autres à s'informer dans une société démocratique.
A terme, l'artiste espère même générer une économie du don en faveur des journalistes dont les articles sont ainsi piratés, en encourageant les lecteurs à leur donner de l'argent lorsqu'un article les a intéressés. Pas sûr néanmoins que cette perspective enchante les organes de presse, qui pour le moment n'ont pas publiquement réagi.
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