Cette semaine, YouTube voulait remettre à plat ses relations avec l’industrie musicale. La filiale d’Alphabet. Inc a multiplié les annonces à destination des artistes et labels afin de réchauffer les liens entre la plateforme et le monde de la musique. Alors que les industries américaines et européennes ont récemment conduit de nombreuses attaques à l’encontre de la plateforme, YouTube chercherait à sortir par le haut du conflit.
Chaînes officielles et traçabilité
La première mesure dévoilée par YouTube pour les artistes concerne la mise en avant de leurs contenus et chaînes. La plateforme a ainsi annoncé un renforcement des Official Artist Channels, une forme de certification des pages artistes qui devrait fournir « une destination unique pour les fans et les artistes », selon la YouTube Music Team. Introduites l’an passé, les chaînes officielles permettaient aux artistes de distinguer leurs contenus des autres chaînes. Aujourd’hui, ces chaînes officielles vont devenir des portails rassemblant toutes les vidéos et toutes les chaînes non officielles d’un seul artiste.
Ainsi, suivre une chaîne non officielle de musique va provoquer, avec le changement, un abonnement d’office à la chaîne officielle de l’artiste en question. L’équipe de la plateforme explique : « Pour les artistes, réunir tous vos abonnés dans une seule chaîne signifie que vous aurez davantage d’audience pour promouvoir vos dernières créations. Cela vous donnera également le contrôle de votre présence sur YouTube et l’opportunité d’interpeller directement vos fans grâce aux fonctionnalités sociales ».
Ce changement d’interface pourrait avoir des conséquences sur la gestion des droits sur YouTube, les artistes ayant désormais plus de contrôle sur les contenus en ligne.
En outre, ces nouvelles chaînes sont accompagnées d’un support de l’ISNI (International Standard Name Identifier). Ce standard, issu de la famille ISO (Organisation internationale de normalisation), accompagne chaque nom d’une référence unique. Ainsi, sur YouTube, chaque artiste se verra attribuer un code unique qui devrait améliorer la visibilité de ses contenus, garder une trace de ses crédits et, à terme, assurer la rémunération de chacun des collaborateurs d’une œuvre dit l’organisation derrière l’INSI.
« James Stewart ? Lequel, il y en a au moins 14 sur YouTube », raille FX Nuttall, Technical Program Manager chez YouTube pour montrer l’urgence, selon lui, d’adopter ce standard dans l’industrie musicale.
Une formule musicale
Ces deux changements de la plateforme accompagnent une dynamique de rapprochement avec l’industrie musicale. Depuis la signature, avec les trois majors, d’un accord sur le long terme pour les contenus musicaux, YouTube accélère son investissement dans la musique.
Le lancement aux États-Unis d’une formule payante dédiée à la musique sur YouTube devrait clarifier la situation de la plateforme face aux artistes. Pour le moment, selon le Bloomberg, la plateforme préparerait ce lancement en s’approchant des artistes pour leur fournir une tribune sur YouTube. Ainsi, Elton John a réalisé avec YouTube une vidéo en 180°, Katy Perry à elle dévoilé un documentaire et d’autres artistes obtiendrait le soutien matériel et financier de YouTube lors d’événements spéciaux.
Le média économique note que YouTube est prêt à investir des milliers de dollars pour produire des vidéos, mais Google n’offre pas ses services sans retour : les artistes se verraient proposer un contrat avec une clause de non-dénigrement. Pour obtenir le soutien de YouTube, les têtes d’affiche doivent abandonner leur combat contre la plateforme. En 2016, Paul McCartney et Taylor Swift signaient une pétition particulièrement critique contre la plateforme et sa politique de rémunération.
Contacté par Numerama à ce sujet, YouTube n’a pas souhaité répondre.
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