C'est un truisme que de le dire, mais Internet a complètement bouleversé la manière dont le public accède et partage l'information. Entre la multiplication des sites d'actualité, l'émergence des blogs et la viralité des réseaux sociaux, le net offre désormais à chaque nouvelle une véritable caisse de résonance. Sauf que ce constat s'applique aussi aux fausses informations.
Qu'elles soient justes ou non, de très nombreuses actualités sont répétées telles quelles sans vérification. Or si cela n'est pas un problème lorsque l'information est avérée, c'est autrement plus embêtant lorsqu'il s'agit d'une contre-vérité. Car en effet, ce n'est pas parce que celle-ci est reprise par tout le monde qu'elle est forcément juste. C'est là toute la limite des caisses de résonance.
Cette situation a contribué à favoriser l'émergence de la vérification par les faits (ou "fact checking"). Divers médias pratiquent cet exercice, comme Le Monde avec les décodeurs et Libération avec Désintox. En général, il s'agit de vérifier si les assertions présentées par un homme ou une femme politique sont effectivement avérées et de déterminer les sources qui sont utilisées pour asséner un point de vue.
Bienvenue sur le compte @Elysee_Com, le compte d’interaction du service communication de @Elysee pic.twitter.com/WdUGx2n6zQ
— Communication Élysée (@Elysee_Com) 30 Mars 2015
Il est en revanche plus inhabituel de voir le principe du fact checking être employé par la classe politique. C'est pourtant ce qu'est en train de faire le gouvernement, avec le lancement sur Twitter d'un nouveau compte ("Communication Élysée") censé rétablir la vérité sur certains faits. À moins qu'il ne s'agisse que d'un moyen visant à opposer d'autres données – plus acceptables aux yeux de l'exécutif – sur un sujet spécifique ?
Interrogé par La Chaîne Parlementaire, le patron de la communication de l'Élysée, Gaspard Gantzer, assure qu'il s'agit juste de "dialoguer avec des citoyens ou des journalistes pour corriger des informations erronées ou imparfaites que l’on a vues sur le web. Il ne s’agit pas de créer des contenus mais de renvoyer les internautes vers les bonnes sources". En tout cas celles qui vont dans le sens du gouvernement.
Au total, jusqu'à quatre personnes se relaieront pour animer ce nouveau compte Twitter. On verra donc quelles seront les premières "corrections" que fera le nouveau compte élyséen sur les rumeurs qui circulent sur le web. Nul doute que la petite équipe aura du travail, tout comme les journalistes, qui se feront un malin plaisir à "fact checker" le "fact checking" du gouvernement.
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