Pas sûr que malgré toute la conviction qu’essaye d’y mettre Mark Zuckerberg (ci-dessous), l’initiative émeuve un Bill Gates qui avait critiqué le sens des priorités de Google et Facebook dans leur volonté de donner aux peuples du monde entier l’accès à internet avant-même qu’ils aient accès à des WC. Lundi, le fondateur de Facebook s’est livré à un long plaidoyer de 7 minutes pour défendre Internet.org, et annoncer l’ouverture de la plateforme à tous les développeurs qui souhaitaient la rejoindre.
C’est d’abord pour défendre le modèle économique d’Internet.org que l’homme d’affaires a donné de sa personne, en répondant aux critiques qui y voient une atteinte au principe de la neutralité du net. Le système fonctionne en effet à travers une application propriétaire pour mobiles d’entrée de gamme qui offre un accès gratuit à des « services de base », grâce à des partenariats noués avec des éditeurs de services en ligne, et avec des opérateurs mobiles qui acceptent de ne pas facturer le service. L’application est actuellement distribuée dans certains pays d’Afrique, d’Amérique Latine et d’Asie, et doit contribuer à donner accès gratuitement à internet aux milliards d’individus qui en sont actuellement privés. Ou plus exactement, à une partie infime d’internet.
Mais « la neutralité du net c’est d’abord l’accès« , réplique Zuckerberg, qui assure que la neutralité du net ne sert à rien si on ne commence pas par donner accès à internet.
« Il fallait commencer quelque part donc nous avons commencé avec des partenaires qui voulaient nous aider à connecter le monde« , défend le créateur de Facebook. « Mais nous travaillerons avec quiconque veut nous rejoindre. Aucune entreprise ne paie pour être incluse dans Internet.org, aucun opérateur n’est payé pour offrir ces services. Facebook ne montre même pas de publicités sur Internet.og« .
UNE OUVERTURE FLOUE
Mark Zuckerberg explique que l’application doit donner goût à Internet et convaincre ensuite les populations de payer pour obtenir un accès à l’ensemble Internet, et un accès plus rapide. « Il n’est pas rentable d’offrir tout l’accès à internet gratuitement« , explique-t-il. « Ça coûte des milliards et des milliards de dollars de faire tourner Internet, et aucun opérateur ne pourrait se le permettre si tout était gratuit. Mais c’est rentable d’offrir gratuitement des services basiques qui sont plus simples, utilisent moins de données et fonctionnent sur tous les téléphones d’entrée de gamme« . Sur Internet.org, Facebook est par exemple offert sans images ni vidéos.
Désormais, tous les développeurs qui le souhaitent peuvent rejoindre l’initiative pour offrir eux-aussi des « services de base gratuits » sur l’application distribuée dans les pays émergents.
« Les services devraient encourager l’exploration de l’internet plus large chaque fois que c’est possible« , demande toutefois Facebook. Pour être éligibles, les services devront utiliser le moins de bande passante possible, et donc ne pas intégrer par exemple de VoIP, de vidéo, de transferts de fichiers, de photos haute résolution, ou de grandes quantités d’images. Un cahier des charges technique est par ailleurs proposé pour aiguiller les développeurs, qui devront notamment s’assurer que les sites web soient utilisables sans JavaScript, sans iframes, sans images SVG ou polices WOFF, ni SSL/TLS/HTTPS.
Chaque projet soumis passra par une procédure de validation, selon des critères actuellement très flous.
Tout le trafic des sites web consultés avec Internet.org passe par un serveur proxy dédié de Facebook. « Nous faisons cela pour créer un flux de trafic standard pour que les opérateurs puissent identifier et ne pas facturer votre service« , explique Facebook, qui continue à ne pas y voir une violation de la neutralité du net.
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Announcing the Internet.org Platform from Facebook on Vimeo.
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