La Turquie n'a pas mis fin à ses mauvaises habitudes. Suite à l'attentat survenu lundi à Suruç (sud du pays, près de la frontière avec la Syrie), qui a coûté la vie à une trentaine de personnes et fait une centaine de blessés, le pays a encore une fois provisoirement bloqué l'accès à Twitter, selon une information de l'agence de presse d'État Anadolu, relayée par l'Associated Press.
À l'origine de cette décision, survenue ce mercredi, se trouve le jugement d'un tribunal interdisant la diffusion des images de l'attentat suicide, vraisemblablement commis par les soutiens de l'organisation de l'État islamique. Et afin de faire respecter ce verdict, le juge a en effet autorisé le blocage de tout site web qui ne respecterait pas cette nouvelle consigne.
L'accès à Twitter a toutefois été rétabli quelques heures plus tard, visiblement lorsque que les demandes de suppression formulées par le gouvernement turc ont été satisfaites. Anadolu précise que 50 liens avaient déjà été retirés par le réseau social avant le blocage sur la centaine qui a été signalée par l'exécutif.
Mais pour certains opposants du régime du président Erdogan, la suspension temporaire de l'accès à Twitter a permis aux autorités d'empêcher les internautes de se coordonner pour manifester contre le gouvernement, qui est accusé de faire preuve de passivité alors que la guerre civile ravage la Syrie et que l'organisation de l'État islamique a depuis longtemps atteint la frontière turque.
La politique de la Turquie vis-à-vis d'Internet fait l'objet de plusieurs critiques à l'étranger, à commencer par le Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'Homme, qui a demandé l'an passé au pays de ne plus censurer Twitter, mais aussi en Europe et aux États-Unis. Des demandes qui sont pour l'instant restées lettre morte, Recep Tayyip Erdogan préférant plutôt aller dans le sens inverse avec un renforcement du blocage.
( photo : CC BY Ian Brown )
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