Les géants du net ne se contentent pas de dominer le web de la tête et des épaules. Ils cherchent aussi à avoir un certain contrôle sur l’infrastructure même du réseau Internet, en participant à sa construction via le financement des câbles sous-marins à très haut débit qui relient les pays et les continents entre eux. C’est le cas de Facebook, Amazon, Microsoft mais aussi et surtout de Google.
La firme de Mountain View a ainsi contribué à la mise en place des câbles Pacific Light Cable Network, qui relie Los Angeles à Hong Kong, avec des extensions aux Philippines, et Faster, qui connecte l’État de l’Oregon aux préfectures japonaises de Chiba et Mie, mais aussi Taïwan. Et ce ne sont là que deux exemples : en tout, on retrouve la participation de Google dans douze câbles différents.
Il est à noter que sur ces douze câbles, qui se trouvent un peu partout dans le monde (y compris en Europe, avec le câble Havfrue/AEC-2) deux d’entre eux appartiennent exclusivement à Google : il s’agit des câbles Junior, long de 390 kilomètres, dont les points de chute sont deux villes du Brésil, et Curie, qui avec ses 10 000 kilomètres, longe la façade ouest des Amériques, de Los Angeles jusqu’au Chili.
Câble JGA
Et l’entreprise américaine n’entend pas s’arrêter en si bon chemin. Lundi 3 avril, elle a fait savoir qu’un nouveau câble allait être posé, cette fois pour relier le Japon, l’île de Guam et la ville de Sydney en Australie. « Le système de câble JGA aura deux paires de fibres reliant le Japon à Guam et deux paires de fibres reliant Guam à Sydney », est-il expliqué dans un billet de blog.
« JGA est construit conjointement par Nec et Alcatel Submarine Networks. Le segment JGA-Sud [JGA-S] est développé par un consortium d’AARnet, Google et RTI-C, tandis que le segment JGA-Nord [JGA-N] est un câble privé développé par RTI-C. Ensemble, les segments s’étendront sur 9500 km », détaille Google. Selon le graphique, le segment sud entre l’Australie et Guam sera prêt en 2019.
Les investissements massifs consentis par les géants du web dans l’infrastructure de base d’Internet s’expliquent avant tout par les besoins toujours plus élevés en bande passante.
Ces sociétés « louaient auparavant toute leur bande passante internationale à des opérateurs. Aujourd’hui, elles ont besoin d’une telle capacité réseau pour synchroniser les données sur leurs réseaux de centres de données dans le monde entier qu’il est plus logique de poser leurs propres tuyaux dédiés », observe ainsi The Economist.
Des tuyaux dédiés considérés comme des « routes stratégiques », selon les propres termes de Google.
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