Le site Grantwill créé en 2016 permet de gérer son identité numérique et ses placements en cas de décès. L’utilisateur peut aussi programmer à l’avance des messages à destination de ses proches.

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Startup, c’est notre nouveau rendez-vous rapide avec des startups françaises qui font l’actualité. En texte par nos journalistes, en vidéo par num (c’est comme numerama, mais en plus court).

Communiquer avec vos proches après votre mort. C’est la promesse de Grantwill : « le premier réseau social des immortels », comme le définit son fondateur Frédéric Simode. Créé en 2016, le site internet permet de renseigner des informations pratiques comme vos papiers d’assurance ou vos mots de passe. Objectif : s’assurer que vos placements reviennent à vos proches et faciliter la mort numérique. Mais ce n’est pas tout. Vous pouvez aussi envoyer des messages à vos proches après votre décès.

Concrètement, comment cela fonctionne ? L’utilisateur désigne avant sa mort des « anges gardiens ». Ils sont prévenus par mail au moment de la création de votre compte. Ce sont eux ensuite qui doivent avertir le site en cas de décès. Une fois la mort signalée, les messages sont envoyés de façon confidentielle. Les anges gardiens ne peuvent pas y avoir accès. La version de base est gratuite. Deux options payantes existent également : une vérification de décès et un stockage de 10 Go.

Pour le moment, Grantwill revendique 10 000 utilisateurs, dont 40 % d’étrangers. Mais, Frédéric Simode compte bien passer à la vitesse supérieure. Il a lancé le 6 juin une campagne de pub d’une durée de 6 mois sur Skyrock, MFM Radio, Génération. Son défi : atteindre 100 millions d’usagers dans 5 ans. Un objectif ambitieux alors que la mort reste encore un sujet tabou.

Rencontre avec le serial entrepreneur.

Grantwill

D’où vient votre idée ?

Frédéric Simode : J’ai eu cette idée car j’ai pu m’apercevoir de la gestion compliquée de la vie post-mortem des personnes et notamment celle de mes proches.

La plupart des utilisateurs sont-ils sur le point de décéder ?

Non (rires). 60% de nos utilisateurs ont entre 25 et 40 ans. Le plus jeune a 16 ans et le plus vieux a 77 ans.

Utilisez-vous Grantwill ?

J’avais un peu commencé à écrire, mais je n’ai pas tout renseigné. Je n’avais pas un besoin d’écrire tout ce que j’avais à dire. Grantwill sert à agrémenter les informations au fur et à mesure de sa vie.

« Internet va devenir un sanctuaire numérique » 

C’est un problème de garder les comptes numériques des défunts sur les plateformes ?

Internet va devenir un sanctuaire numérique. Pour certains, ce n’est pas grave. Mais c’est quoi un sanctuaire numérique ? Toutes vos infos sont stockées sur des serveurs qui ne fonctionnent pas encore à l’énergie solaire et c’est très énergivore au niveau du stockage. On est face à un problème écologique.

Diriez-vous que vous êtes dans le business de la mort ?

On ne fait pas de business sur la mort. Grantwill répond à un besoin qui est réel, qu’on y adhère ou pas. Si cela ne plaît pas, il ne faut pas directement dire que nous faisons du business sur la mort. Sinon, il faudrait supprimer beaucoup d’industries qui tournent autour de la mort.

N’est-ce pas difficile de faire son deuil si on reçoit des messages d’un défunt ?            

On me pose souvent cette question. C’est vrai que les personnes sont très partagées sur l’idée de recevoir un message après la mort d’un proche. Pour le moment, c’est mitigé.

Comment voulez-vous faire pour atteindre 100 millions d’utilisateurs dans 5 ans ?

Ma réflexion, ce n’est pas de dire : « Est-ce que Grantwill va marcher ? », mais plutôt « Qui va marcher le premier ? » Grantwill pourrait être copié ou être concurrencé donc l’idée est de savoir qui va y arriver en premier.

D’après vous, que faut-il faire pour réussir en tant qu’entrepreneur ?

Si on a un projet, qu’on l’identifie et qu’on y croit, alors tout est possible.

 

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