Il faut croire que le domaine de la conduite autonome lui manquait. Sorti des radars médiatiques depuis quelques mois, Anthony Levandowski est en train de faire son retour dans le business des véhicules capables de se diriger sans aide humaine. C’est ce que révèle TechCrunch, qui a mené une petite enquête sur le dernier projet de l’ingénieur et entrepreneur américain.
Le nom d’Anthony Levandowski ne vous dit peut-être rien, mais il est une figure bien identifiée dans la Silicon Valley. En effet, il est considéré comme le père de la voiture autonome, en tout cas chez Google et Uber. En effet, l’intéressé a travaillé sur cette technologie pour le compte de ces deux entreprises, et son savoir-faire a été au cœur de leur conflit judiciaire.
Waymo, la filiale de Google dans la voiture autonome, accusait Uber de vol de technologie commis par Anthony Levandowski.
Au départ, celui-ci officie dans la firme de Mountain View. En janvier 2016, quelques mois avant de prendre la tête du programme de voiture autonome chez Uber, il remet sa démission. Les choses se tendent soudainement en février 2017, quand Waymo dépose plainte, en accusant d’avoir mis à la main sur 14 000 fichiers à Waymo au moment de recruter Anthony Levandowski.
De ces poursuites a finalement débouché un accord à l’amiable en début d’année, avec le versement à Waymo de l’équivalent de 245 millions de dollars en actions Uber. Un montant élevé, mais bien moins que les sommes évoquées précédemment (on parlait notamment d’un règlement à 500 millions, un milliard et même 2,6 milliards de dollars). Au passage, une partie des griefs fut abandonnée.
Quant à Anthony Levandowski, il a été remercié par Uber en mai 2017 au motif qu’il ne coopérait pas suffisamment avec la justice.
Kache.ai
Les informations autour du nouveau projet dans lequel Anthony Levandowski est impliqué sont encore rares. Un site web, Kache.ai, existe mais il ne comporte aucun renseignement utile. Des versions précédentes du site consultées par notre confrère montraient toutefois des visuels autour du concept de camion autonome — d’ailleurs, Techcrunch note que « Kǎchē » signifie camion en mandarin.
Un indice d’une startup liée à la Chine ? Il est sans doute un peu trop tôt pour le dire. Des sources anonymes interrogées par la presse américaine confirment en tout cas que le père de la conduite autonome est bien connecté à Kache.ai, et cela même si un effort manifeste est déployé pour que la plus grande opacité règne sur les objectifs, les équipes, le type de recherche et les partenaires du projet.
Celui-ci semble en tout cas à une étape assez précoce de sa création, le site étant pour le moment bien vide et que les recrutements paraissent avoir lieu à tous les niveaux (experts en base de données, en cartographie, en simulation, en robotique, en vision par ordinateur, en apprentissage automatique, en réseau neuronal convolutif). Sans doute est-il prévu de laisser le projet en gestation assez longtemps pour le laisser prendre de l’ampleur, avant de communiquer davantage dessus.
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