À l’occasion de la CESA Developers Conference (CEDEC), Shigeru Miyamoto a abordé la problématique du free-to-play. Le créateur de Mario s’est attardé sur le cas de Super Mario Run, regrettant certains choix qui ont été faits pour le premier jeu mobile de la franchise Mario.
Le free-to-play, un naufrage assuré pour les jeux vidéo ?
Le 15 décembre 2016, Super Mario Run sortait sur les systèmes iOS. Il se présentait comme une démo jouable et si l’on souhaitait débloquer la totalité du contenu du jeu, il fallait payer 9,99 €. Un prix jugé trop élevé — ce que le créateur reconnaît — pour un jeu mobile qui a été vivement critiqué et a même fait chuter Nintendo en bourse. Début janvier 2017, le jeu avait été téléchargé 90 millions de fois pour 3,33 % d’acheteurs.
L’application avait tout de même rapporté 30 millions de dollars en quinze jours à la firme. Trois mois plus tard, en mars 2017, c’est la déception chez Nintendo. Les ventes de Super Mario Run n’auraient pas répondu aux attentes de la multinationale, selon les propres mots du président Tatsumi Kimishima.
En août 2018, Shigeru Miyamoto est revenu sur ce semi-échec en abordant plus largement la question du modèle économique des jeux vidéo. Un prix fixe et ne pas surfacturer le joueur, c’est selon lui le seul modèle viable sur le long terme afin de garantir la stabilité de l’industrie du jeu vidéo. « Notre vision des choses est que si nous pouvons offrir des jeux à un prix raisonnable à autant de personnes que possible, nous ferons d’importants bénéfices », a souligné le créateur durant la conférence, propos rapportés par Bloomberg. C’est ce qui l’a ensuite amené à critiquer le modèle free-to-play.
Les microtransactions génèrent énormément de bénéfices. Trois mois après son lancement sur iOS, Fortnite rapportait déjà 100 millions de dollars à Epic Games. Et c’est aussi ce modèle que Shigeru Miyamoto critique, y incluant aussi les coffres à butin (loot boxes) que des jeux comme Overwatch proposent par exemple. Le père de Mario appuie le fait que ces jeux, vendus peu cher ou proposés gratuitement, poussent les joueurs de manière constante à consommer en jeu en achetant des objets rares ou parier sur le contenu d’un coffre. Ce modèle saperait la créativité dans la création des jeux.
Miyamoto reconnaît enfin que Super Mario Run et son prix fixe élevé n’ont pas été un réel succès — mais ce n’est pas le modèle qu’il remet en cause. D’ailleurs, Nintendo compte poursuivre l’implantation de ce modèle : Mario Kart Tour, l’un des prochains jeux mobiles de la firme, sera free-to-start. Ce nom laisse penser que le schéma sera le même que celui de Super Mario Run.
Bien que Nintendo semble explorer de nouveaux moyens de monétisation de ses jeux mobiles, il ne semble pas pour autant prêt à mettre son simili free-to-play de côté. En effet, Dragalia Lost, un A-RPG mobile qu’il développe avec Cygames, sera bel et bien free-to-play.
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