Selena Scola, une ancienne « modératrice de contenus » de Facebook, poursuit le réseau social en justice devant la cour californienne, ce 21 septembre 2018, a rapporté Reuters le 24 septembre. À travers cette class action, elle accuse la multinationale de ne pas proposer assez de programmes de soutien aux modérateurs et modératrices qui entrent en contact avec des contenus violents et choquants au quotidien.
« Facebook ignore son obligation de créer un environnement de travail sécurisé. Au lieu de ça, l’entreprise se repose sur un enchaînement constant de travailleurs indépendants qui sont traumatisés à vie par ce qu’ils ont vu à cause de leur travail », décrit la plainte déposée.
Selena Scola parle notamment de « milliers de vidéos, d’images et de directs d’abus d’enfants, de viol, de torture, zoophilie, décapitation, suicides et meurtres. » Elle aurait constaté être désormais victime de stress post-traumatique, qui se déclencherait quand « elle touche un ordinateur, rentre dans un bâtiment froid ou entend un gros bruit. »
L’enfer du quotidien des « nettoyeurs du web »
Dans une enquête diffusée fin août 2018, Arte avait diffusé un reportage de Hans Block et Moritz Riesewieck, qui avaient filmé pour la première fois de nombreux modérateurs embauchés aux Philippines pour modérer des contenus sur le web.
On y voyait bien, en plus du travail répétitif et avilissant, les dangers pour la psychologie des salariés — embauchés en tant qu’indépendants. Facebook affirme avoir 7 500 modérateurs chargés de contrôler ce qui est mis en ligne sur son réseau social, qui fréquenté tous les jours par plus de 1,4 milliard d’utilisateurs.
« Nous reconnaissons que ce travail peut être souvent difficile.»
Scola fait partie des contractuels qui travaillaient depuis les États-Unis, à Menlo Park et Mountain View. Elle a travaillé comme modératrice — embauchée via une entreprise tierce — pendant 9 mois, entre juin 2017 et mai 2018. Elle dit désormais souffrir de trouble de stress post-traumatique (PTSD), et n’avoir pas été correctement prise en charge par Facebook.
Interrogé par Endgadget, l’entreprise de Mark Zuckerberg a expliqué prendre connaissance de la plainte : « Nous reconnaissons que ce travail peut être souvent difficile. C’est pour cela que nous prenons très à cœur de soutenir nos modérateurs, en commençant par leur formation, les avantages qu’ils ont ainsi qu’un soutien psychologique.»
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