Le communiqué est tombé le jeudi 27 septembre. Pour ses tweets suspects publiés au cours de l’été sur une éventuelle sortie de Tesla de la bourse, le gendarme boursier américain (Securities and Exchange Commission, SEC) a décidé de porter plainte contre Elon Musk devant un tribunal new-yorkais. L’action en justice fait suite à une enquête de la SEC menée quelques semaines plus tôt.
Spécifiquement, il est demandé à la justice de sanctionner le dirigeant américain au motif que celui-ci a enfreint les dispositions fédérales contre la fraude avec des messages faux et trompeurs sur une transaction potentielle visant à sortie Tesla de la bourse. À l’époque, l’entrepreneur assurait que son plan était en béton, évoquant un « financement sécurisé » pour une sortie à 420 dollars par action.
Il s’est avéré en réalité que le montage financier n’était pas du tout assuré. Cela a d’ailleurs attiré l’attention du département de la justice, qui a lancé une enquête pénale préliminaire en parallèle de l’action conduite par la SEC. Pour le gendarme boursier, Elon Musk n’avait en réalité pas discuté des conditions spécifiques de l’opération avec des partenaires de financement potentiels.
L’instance estime que l’entrepreneur savait que l’opération potentielle était incertaine et soumise à de nombreux aléas. Elle note que les tweets de l’entreprise ont fait bondir le cours de l’action de Tesla de manière significative (plus de 6 %), ce qui a entraîné de vives perturbations sur le marché. Pour l’autorité, il est clair qu’il faut prendre des mesures — dont des sanctions civiles.
« La célébrité ou la réputation d’innovateur technologique ne donne pas le droit de prendre ces responsabilités à la légère »
Plus radical encore, il est également réclamé la mise à l’écart d’Elon Musk en lui interdisant d’agir à titre de dirigeant ou d’administrateur d’une société cotée en bourse.
« Avoir le souci de fournir des renseignements véridiques et exacts est l’une des obligations les plus importantes d’un patron », a déclaré Stephanie Avakian, une responsable au sein de la SEC. « Cette norme s’applique avec la même force lorsque les communications sont faites via les médias sociaux ou une autre forme non traditionnelle ». En clair, même sur Twitter, il faut veiller à ne pas dire n’importe quoi.
« La célébrité d’un dirigeant d’entreprise ou sa réputation d’innovateur technologique ne donne pas le droit de prendre ces responsabilités à la légère », a lâché Steven Peikin, l’un des cadres du SEC. Or, un dirigeant « occupe un poste de confiance sur les marchés et a d’importantes responsabilités vis-à-vis des actionnaires ». Et en la matière, la SEC juge que le chef d’entreprise a échoué.
Encore une fois, Elon Musk aurait tout intérêt à réduire sa consommation des réseaux sociaux.
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