Netflix a annoncé son objectif de lever 2 milliards de dollars (1,74 milliard d’euros) pour financer toujours plus de contenus originaux exclusifs, dans un billet publié le 22 octobre 2018 sur son site. Cet argent est censé servir à financer des « objectifs d’entreprise généraux qui peuvent inclure de l’acquisition de contenu, la production, le développement, les investissements, les dépenses en capital et les transactions stratégique. »
L’objectif de la plateforme de vidéo à la demande par abonnement (SVOD) est clair : investir beaucoup, rapidement, pour occuper une position dominante avant l’installation d’autres concurrents sur le marché de la création et diffusion de films, séries et documentaires.
La guerre se gagnera sur le terrain des contenus
Outre l’existence d’Amazon Prime Video et Hulu, Netflix doit désormais compter sur l’arrivée de YouTube Premium, Facebook (Watch) et Apple, mais aussi sur Disney qui va créer ses propres plateformes de SVOD, et donc retirer ses propres contenus du catalogue Netflix.
Alors que l’entreprise menée par Reed Hastings prévoyait au départ un investissement de 8 milliards de dollars en 2018, des analystes ont souligné que ce nombre pourrait plutôt atteindre les 12 milliards de dollars (10,5 milliards d’euros) en un an. Et pour cause : la plateforme est entrée dans la « guerre des contenus ».
En 2013, Netflix était relativement leader sur le marché de la SVOD (Amazon Prime Video est offert avec l’abonnement Prime des abonnés à la plateforme d’e-commerce, soit un modèle un peu différent) : quelques séries et un catalogue moyennement fourni suffisaient à dominer. Mais à mesure que les concurrents se multiplient, ils sont désormais nombreux à devoir se battre pour produire le contenu qui fera la différence, pour signer en premier les célébrités ou pour dégoter les droits de diffusion d’un contenu à gros potentiel de « buzz ». Cette concurrence à un coût, et il se compte en milliards.
De nombreuses sources de dépenses
Ainsi, uniquement au niveau des contenus, Netflix doit utiliser une grande partie de son budget pour des investissements variés qui forment un « tout » sur sa plateforme :
- Des productions exclusives avec des célébrités (dernier en date : le remake de Pinocchio par Guillermo del Torro),
- Les droits d’acquisition de séries à succès (La Casa de Papel),
- Les séries et films de patrimoine pour avoir du « froid » (Friends, The Office, How I Met Your Mother), qui se fera mécaniquement de plus en plus rare à mesure que les autres producteurs créent leur propre plateforme,
- Les contenus « de catalogue » pour remplir les quotas (Netflix va avoir deux ans pour avoir au minimum 30 % de contenus européens),
- Les productions locales pour soutenir les écosystèmes étrangers, mais aussi toucher une audience régionale (Marseille, un documentaire sur l’affaire du petit Gregory),
- Et toutes les autres séries, films, documentaires, stand-ups originaux pouvant potentiellement devenir le prochain blockbuster-surprise (Stranger Things, 13 Reasons Why, etc.)
Et ce, sans compter les taxes locales (Netflix a versé récemment 2 % de ses revenus obtenus en France au CNC) et toutes les très nombreuses sources de dépenses (les salaires, par exemple). Les 2 milliards supplémentaires ne seront pas de trop.
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