Apple n’a pas attendu pour réagir à la campagne de communication, mais surtout à la plainte déposée par Spotify devant la Commission européenne. Alors que la plateforme suédoise d’écoute de musique en ligne accuse la firme de Cupertino de lui mettre des bâtons dans les roues et de lui ponctionner trop d’argent, une riposte écrite est survenue dès le lendemain, le 14 mars.
Spotify reproche à Apple des pratiques qui viseraient à le désavantager. Le site estime qu’Apple cherche à travers elles à favoriser son propre service de streaming musical, Apple Music. Les deux groupes se livrent en effet une féroce concurrence dans ce secteur.
Cette réponse conteste chacun des points développés par le site de streaming. Sur les accusations suggérant qu’Apple entrave les activités de Spotify sur son écosystème, le géant du numérique prend l’exemple de sa montre connectée en expliquant avoir examiné et approuvé l’application musicale « avec le même processus et la même rapidité que pour toute autre application ».
L’application est même « l’application n° 1 de la catégorie Musique pour l’Apple Watch », relève l’entreprise américaine. Aussi trouve-t-elle « surprenantes » les allégations de la société européenne sur les accès à ses produits. Idem en ce qui concerne les mises à jour : Apple déclare avoir « approuvé et distribué près de 200 mises à jour » développées par les équipes d’ingénierie du service musical.
Le beurre et l’argent du beurre
Mais dans sa réaction, Apple ne se contente pas de rappeler quelques chiffres et statistiques — comme le fait que la commission qu’il prélevée sur un abonnement, si elle s’élève bien à 30 % la première année, descend à 15 % ensuite. Elle est aussi l’occasion de décocher quelques flèches envers l’attitude du groupe, qui dit vouloir jouer franc-jeu, en référence au nom de la campagne de communication qu’il a lancée mi-mars.
« Spotify souhaite conserver tous les avantages de l’écosystème de l’App Store sans apporter aucune contribution à cette place de marché », relève la firme de Cupertino. En clair, Spotify veut avoir droit à tous les avantages d’une application gratuite, sans être elle-même gratuite. Or pour Apple, ce n’est pas possible : on ne peut pas avoir le beurre et l’argent du beurre.
Spotify ne serait pas l’entreprise qu’elle est aujourd’hui sans l’App Store
L’entreprise rappelle que cette commission n’est pas là par hasard : elle est appliquée en échange du système d’achat intégré et sécurisé que fournit l’entreprise américaine. Elle est aussi là en échange du service fourni par l’App Store. Et elle est aussi justifiée par les outils de développement logiciel que l’entreprise américaine met à disposition de celles et ceux qui conçoivent des programmes.
Pour Apple, Spotify « tire maintenant parti de son envergure pour éviter de contribuer à la préservation de cet écosystème pour la prochaine génération de créateurs d’applications ». La firme de Cupertino juge cela injuste, d’autant que Spotify a, à ses yeux, bien profité de l’App Store « pendant des années pour développer considérablement son activité ». Elle va même jusqu’à affirmer que « Spotify ne serait pas l’entreprise qu’elle est aujourd’hui sans l’écosystème de l’App Store ».
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