Sony, Microsoft et Nintendo ont décidé de s’unir pour se soulever contre l’administration Trump. Dans une lettre publiée le 17 juin et signée par des représentants des trois entreprises rivales sur le marché des jeux vidéo, le trio dénonce la proposition de hausse des taxes douanières à la frontière chinoise. La crainte est légitime : comme les consoles sont majoritairement assemblées en Chine, les répercussions peuvent être désastreuses pour toute l’industrie.
Les trois multinationales estiment qu’il y a des conséquences pour les joueurs, les développeurs et les distributeurs. Sony, Microsoft et Nintendo évoquent notamment des pertes financières lourdes, des possibles licenciements aux États-Unis et, même, un gel en matière d’innovation. Bien qu’elles comprennent la volonté du gouvernement de protéger la propriété intellectuelle, les trois parties réclament de ne pas inclure les consoles dans la liste des produits concernés par la hausse.
Sony, Microsoft et Nintendo luttent ensemble
La dernière fois qu’on a vu Sony, Microsoft et Nintendo enterrer la hache de guerre pour la bonne cause, c’était pour le cross-play. Mais, cette fois, les enjeux vont au-delà du simple désir d’ouverture. Il en va de la santé financière des trois entreprises, qui rappellent dans leur communiqué que l’industrie vidéoludique a généré 43,4 milliards de dollars en 2018 aux États-Unis (+ 20 % par rapport en 2017). Autre argument de poids : elle emploie 220 000 personnes.
« Une hausse des taxes constituerait un frein à nos activités et ajouterait des coûts significatifs qui réduiraient les ventes de consoles, de jeux et de services », explique le consortium. Et comme 96 % des consoles écoulées aux États-Unis en 2018 provenaient des importations chinoises, il apparaît compliqué pour Sony, Microsoft et Nintendo de délocaliser rapidement la production en vue de contrer la mesure (si appliquée). À court terme, au regard des faibles marges réalisées sur le hardware, les constructeurs seraient obligés de répercuter l’éventuelle hausse des taxes sur le prix.
Le trio indique : « Une augmentation du prix de 25 % rendrait les consoles inaccessibles pour beaucoup de familles américaines (…). Pour celles qui achèteraient quand même, cela représenterait une facture supplémentaire finale chiffrée à 840 millions de dollars ». Moins de consommateurs, moins d’argent à dépenser pour les joueurs, moins de revenus pour les éditeurs de jeux, moins de cash pour innover… Sony, Microsoft et Nintendo ont tout intérêt à détailler leurs craintes pour toucher le gouvernement américain. Le timing est d’autant plus serré qu’une nouvelle génération s’apprête à être lancée et que le cloud gaming, qui n’a cure de ces problématiques commerciales (tout est logiciel), va s’affirmer comme une autre voie pour jouer.
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