La fondation Mozilla, qui est derrière le navigateur web Firefox, a dans les cartons un projet consistant à enlever la publicité des sites de presse. En échange, l’internaute verserait un abonnement mensuel de 4,99 dollars, qui serait réparti entre les sites qui ont été visités.

C’est une question qui revient régulièrement dans le débat lorsqu’il est question du modèle économique des médias sur le web : s’il veut éviter la publicité sur les sites, l’internaute est-il disposé à ouvrir son porte-monnaie ? Si cette réflexion intéresse en premier lieu les journalistes, on s’attend moins à voir une organisation comme Mozilla — qui conçoit des logiciels — l’investir également.

C’est pourtant ce qu’elle fait, en témoigne une page dans laquelle elle évoque un système de rémunération des sites web d’actualité contre le retrait des publicités. Le dispositif est un simple abonnement mensuel (annoncé à 4,99 dollars par mois) dont le montant est ensuite directement partagé — et vraisemblablement réparti — entre les sites fréquentés qui sont éligibles.

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Le New York Times.

Source : Sam Chills

Mozilla sonde l’engouement du public

De cette façon, argumente Mozilla, les sites « gagnent plus d’argent, ce qui signifie qu’ils peuvent vous apporter un excellent contenu sans avoir besoin de vous distraire avec des publicités ». Mais Mozilla connaît la réticence des internautes à l’égard de tout ce qui est payant en matière d’information. C’est pour cela qu’un court sondage accompagne la page de présentation pour jauger l’engouement du public.

Il est vrai que deux phénomènes peuvent modérer l’enthousiasme autour du projet : il y a d’abord l’habitude prise de longue date par les internautes d’avoir accès gratuitement à de l’information — même s’il y a des contre-exemples montrant de belles réussites, comme le New York Times et Médiapart. Il y a ensuite la saturation des abonnements, avec un public qui n’a pas envie de tout le temps passer à la caisse.

Contrairement à d’autres initiatives, Mozilla ne semble pas chercher à vouloir tirer un profit de ce service — si tant est qu’il soit pérennisé, si ce montant est conservé et s’il est aussi viable économiquement pour les médias. Il faudra attendre que ce projet se développe dans les semaines et les mois à venir pour en connaître les contours plus précis. Le diable se cache souvent dans les détails.

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