Il ne faut jamais mettre tous ses œufs dans le même panier, dit le proverbe. Cet adage est peut-être en train de sauter aux yeux de Michael O’Leary, le PDG de Ryanair, la célèbre compagnie aérienne à bas prix. L’entreprise irlandaise, connue pour ne miser que sur la famille d’avions 737 et ses déclinaisons, est en effet aujourd’hui dans l’incertitude à cause des déboires du Boeing 737 Max.
En principe, Ryanair doit étoffer sa flotte — qui dispose d’un peu plus de 300 appareils, des 737-800 — avec 183 autres exemplaires de cette gamme, mais aussi en comptant bientôt dans ses rangs 135 aéronefs 737 Max 200. En théorie, la direction de l’entreprise prévoit d’avoir à ses dispositions 58 de ces 737 Max 200 d’ici l’été 2020. Sauf qu’avec le double crash de cet avion, tout est remis en cause.
Une flotte rationalisée qui joue maintenant des tours à Ryanair
Car en pratique, Ryanair pourrait recevoir beaucoup moins d’avions que prévu, voire aucun avion du tout (sauf pour les 737-800). « Ça pourrait très bien passer à vingt, ou même à dix, voire à zéro, si Boeing ne règle pas ce merdier rapidement avec le régulateur aérien », a déploré Michael O’Leary, lors d’une conférence téléphonique consacrée aux performances financières du groupe.
Ryanair a fait le choix de ne miser que sur un seul type d’avion avec un argument tout à fait audible : « Cette flotte rationalisée nous aide à réduire les coûts », lit-on sur son site web. Un seul grand type d’avion simplifie la maintenance de la flotte et la formation du personnel. Indispensable lorsque l’on veut se placer sur le créneau du low cost et ainsi proposer des billets d’avion aussi peu chers que possible.
Ryanair dans l’attente du sort du 737 Max
Le risque, c’est lorsqu’une catastrophe industrielle comme le 737 Max survient. Si pour une raison ou pour une autre, un modèle n’a plus le droit de voler, c’est l’activité de toute une compagnie aérienne qui peut être mise en péril, soit parce que les avions étaient déjà admis au service actif (ce qui n’est pas le cas de Ryanair), soit parce qu’ils devaient être livrés au fil des prochains mois.
Pour Ryanair, c’est son développement économique à court et moyen terme qui est en péril. L’entreprise déclare sur son site que les achats de 737-800 et de 737 Max 200 doivent lui permettre en 2024 d’avoir « plus de 520 avions en exploitation » et ainsi « faire voler 160 millions de passagers par an ». Mais ça, c’était avant que la suspension de vol du 737 MAX ne soit prononcée.
Actuellement, Boeing a suspendu les livraisons des aéronefs. Selon son PDG, les soucis du 737 Max pourraient être résolus au cours de l’automne 2019 : il est question de soumettre le dossier de (re)certification aux autorités de la sûreté aérienne en septembre, avec une remise en service de l’avion en octobre. Toutefois, des voix laissent entendre qu’un patch logiciel ne suffira pas, car le souci serait plus profond.
Si la situation ne s’améliore pas, ce sont les lignes de production du 737 Max qui pourraient cesser de fonctionner. Quant à Ryanair, des licenciements pourraient survenir.
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