L’atelier du monde qu’est la Chine n’est plus aussi séduisant qu’avant, aux yeux de Samsung. Comme d’autres de ses concurrents, le leader mondial des constructeurs de smartphones a décidé de déplacer complètement sa production hors de l’Empire du Milieu, après avoir profité pendant des années d’une main d’œuvre très bon marché, corvéable et nombreuse.
En réalité, la retraite de Samsung ne va impliquer spécifiquement la fermeture que d’une seule usine de production, située à Huizhou, sur la côte sud du pays. L’entreprise dispose certes de plusieurs bureaux et chaînes de production en Chine (à Shenzhen, Xi’an et Suzhou et Hangzhou), mais ces installations sont dédiées à d’autres activités, à savoir l’assemblage de composants électroniques.
Les décisions prises par Samsung au cours des derniers mois ne laissaient toutefois pas trop de doute sur l’issue de cette trajectoire. L’année dernière, Samsung avait décidé de suspendre les activités de son avant-dernière usine. Et depuis juin, la production avait été interrompue à Huizhou. D’après la presse sud-coréenne, 63 millions de smartphones sont sortis de cette usine en 2017.
Main d’œuvre coûteuse et trajectoire économique défavorable
Deux explications sont avancées pour expliquer ce renoncement :
- D’abord, la hausse du coût de la main-d’œuvre, qui mécaniquement rend intéressantes les perspectives de délocalisation dans d’autres pays plus compétitifs — essentiellement en Asie du sud-est.
- Ensuite, le contexte économique et compétitif, avec un ralentissement du marché et une forte pression des constructeurs chinois.
La guerre économique entre la Chine et les États-Unis, qui se traduit notamment par des taxes croisées visant les importations de biens manufacturés venant des usines de chaque pays, n’est pas évoquée comme motif du départ de Samsung. Il faut dire que la compagnie a une chaîne de production assez diversifiée, ce qui lui permet de mobiliser d’autres usines pour arroser le marché américain, en évitant les taxes.
Sur le papier, ce départ ne remet pas en cause les projets commerciaux de Samsung dans le pays : l’entreprise entend toujours vendre des smartphones. Cependant, le fait est que sa part de marché est aujourd’hui presque réduite à néant : elle est estimée à environ 1 %, là où elle atteignait 15 % en 2013. Les marques locales, comme Huawei, Oppo et Xiaomi, ont réussi en quelques années à s’accaparer presque tout le marché.
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