La présidente de SpaceX, Gwynne Shotwell, fixe à mi-2020 la date à partir de laquelle le service Starlink commencera à opérer aux USA. SpaceX deviendra alors un FAI, en fournissant un accès à Internet par satellite.

SpaceX deviendra fournisseur d’accès à Internet vers le milieu de l’année 2020. C’est en effet à cette période que l’entreprise américaine prévoit de lancer son service commercial Starlink, qui consiste à proposer une connexion au réseau au moyen de satellites déployés en orbite tout autour de la Terre. Cette échéance a été évoquée le 22 octobre par Gwynne Shotwell, la présidente de SpaceX.

Aujourd’hui, SpaceX est très loin d’avoir un réseau satellitaire en capacité de fournir une liaison Internet durable et performante au grand public.

Gwynne Shotwell

Gwynne Shotwell.

Source : Bill Ingalls

Certes, le fonctionnement du service a pu être démontré à l’occasion d’un test au cours duquel Elon Musk, le fondateur de l’entreprise américaine, a pu envoyer avec succès un tweet via l’un des satellites déjà en place, mais il est plausible que ce test se soit déroulé dans des circonstances bien particulières, qui ne reflètent pas l’expérience d’usage qu’auront les premiers clients Starlink.

L’enjeu prioritaire pour SpaceX est d’étoffer sa constellation en orbite : à l’heure actuelle, il n’opère que 60 satellites, qui ont été déployés en mai dernier. L’entreprise spécialisée dans l’aérospatiale a prévu de réaliser dans un premier temps une série de quatre lancements, d’ici avril 2020. Au plus tôt, le premier d’entre eux aurait pu survenir dès le 10 octobre, mais aucun tir de fusée n’a été finalement organisé.

Pour fournir une couverture minimale, en tout cas régionale (le service concernera en priorité une clientèle nord-américaine), la présidente de SpaceX estime qu’il faut en tout entre six et huit lancements de satellites Starlink, chaque tir regroupant une grappe de plusieurs dizaines de satellites. À terme, l’entreprise souhaite opérer une constellation de quelques milliers d’engins pour une couverture optimale.

Pression de la concurrence

Si le calendrier de mise en service de SpaceX est désormais connu, plusieurs questions restent en suspens, comme la question du prix à payer pour accéder à Starlink, celle du débit qui sera proposé, les services qui seront associés et les éventuelles restrictions : y aura-t-il des usages interdits ? La connexion sera-t-elle limitée ou illimitée ? Quelle latence ? Quid du respect de la neutralité du net, sujet sensible aux USA ?

Le déploiement des soixantes satellite StarLink n'est qu'un début. // Source : Youtube/SpaceX

Le déploiement des soixantes satellite StarLink n'est qu'un début.

Source : Youtube/SpaceX

Le souhait de SpaceX de recruter ses premiers abonnés dès 2020 est aussi l’expression d’une certaine pression de la concurrence, parce que l’entreprise américaine n’est pas la seule à se positionner sur le segment de l’accès à Internet par satellite. Outre les firmes déjà en place, des acteurs comme Google (avec les ballons Loon), OneWeb ou encore Amazon (et le projet Kuiper) sortent du bois.

Par ailleurs, Starlink doit aussi être une « machine à cash » pour financer les diverses autres activités de l’entreprise dans le domaine spatial, en compensant notamment sa politique tarifaire agressive dans le secteur des lancements de satellites. Face à une concurrence qui se restructure — à l’image de l’Europe avec Ariane 6 et Vega C — et qui se lance aussi dans l’accès par Internet, SpaceX a tout intérêt à ne pas trop tarder, s’il ne veut pas voir ses potentiels clients aller voir ailleurs.

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