« S’il devait être relancé, nous y réfléchirions, en fonction des modalités. Il y a de la place en France pour un quatrième réseau. » Cette déclaration du PDG de Neuf Cegetel Jacques Veyrat, en parlant de la 3G lors d’un interview au Journal des Finances, a fait la une de la presse aujourd’hui. Bien, avant toute chose, démêlons ce paquet de noeuds que constitue la question d’une 4eme licence 3G.
Pour l’instant, seuls trois opérateurs se partagent le marché de la 3G en France : Orange, SFR, et Bouygues. L’idée de faire entrer un quatrième protagoniste en jeu avait pour but de remuer un peu les choses en favorisant la concurrence, et accessoirement, de remplir un peu les caisses de l’Etat. Free s’était montré intéressé. Seulement, sa maison mère Illiad exigeait des facilités de paiement que n’avait pas accepté le gouvernement. Résultat, la candidature de Free fut rejetée et, depuis, aucun autre prétendant n’a pointé le bout de son nez. Du coup, le ministère de l’Economie et des Finances revient sur sa position et se dit prêt à céder aux modalités de paiement réclamées par Free.
La nouvelle n’a donc pas particulièrement ravi les trois autres opérateurs qui n’ont pas eu droit à cette faveur, et Frank Esser, PDG de SFR, de rappliquer en indiquant que si Free avait droit à ce traitement, il exigerait de mêmes assouplissements. Jusque là, rien de surprenant. Ce qui l’est plus, c’est en revanche que Neuf Cegetel se montre maintenant, sûrement pas par coïncidence, intéressé.
En effet, Neuf Cegetel compte parmi ses actionnaires SFR, qui en détient 40% des parts ; c’est aussi l’un des opérateurs virtuels (MVNO) sous contrat avec SFR. Dans ces conditions, on ne peut pas dire que la position de Neuf Cegetel soit très concurrentielle par rapport à SFR, son premier client. Plus étonnant encore si l’on considère la position de Vivendi, lui même détenteur de 56% de SFR. Le groupe prévoyait en effet d’attaquer en justice Free si le fournisseur d’accès se voyait octroyer ces facilité de paiement. Ferait-il preuve d’une même jalousie à l’égard de Cegetel, détenu par sa filiale SFR ?
De son côté, Jacques Veyrat assure que « ses relations personnelles et opérationnelles sont très bonnes avec les équipes de SFR. » Réjouissons-nous pour lui ; après tout, l’octroi de cette licence permet peut être à SFR de profiter indirectement cet octroi de faveur. Mais le gouvernement acceptera-t-il de l’accorder à un groupe – à moitié – dans le portefeuille de SFR déjà propriétaire d’une licence ? Ca serait plutôt surprenant de sa part, pour une tentative de favoriser la concurrence.
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