Il pourrait être opportun de lire attentivement la prochaine facture que vous recevrez de SFR, si c’est par ce fournisseur d’accès que vous accédez à Internet à la maison : une option payante pourrait très bien s’être glissée à votre insu et alourdir la note de 3 euros de plus par mois. C’est l’avertissement que lance l’UFC-Que Choisir le 22 janvier, après avoir constaté cette manœuvre chez des clients de l’opérateur.
L’option en question est une suite logicielle de sécurité informatique conçue par F-Secure, une entreprise finlandaise dont la réputation dans ce secteur est bien établie. Elle se compose d’un programme antivirus, qui peut être installé sur cinq postes différents, ainsi qu’un gestionnaire de mots de passe, déployable sur dix terminaux. Face aux risques qui existent sur le net, cela paraît une bonne chose de se protéger.
L’UFC pointe une série de problèmes
Mais la fin ne justifie pas les moyens. Si l’association de défense des consommateurs admet que l’offre est de prime abord très économique (elle ne coûte « que » 36 euros par an, alors que la solution de F-Secure la plus proche de cette formule, F-Secure Safe, est vendue deux fois plus cher, à 79,99 euros par an, si elle était acquise à part), la façon dont elle est organisée est tout à fait malvenue.
La première, et la plus évidente, est que l’arrivée de cette option payante a pu être loupée par certains des clients, même si l’UFC-Que Choisir observe qu’une information a bien été adressée aux abonnés concernés. Encore faut-il, et c’est tout particulièrement vrai pour le mail, que ce soit le bon mail qui ait été utilisé ! Il est courant que les internautes utilisent une solution tierce (au hasard, Gmail) et non pas le service du FAI.
La deuxième porte sur les conditions de l’offre : l’UFC-Que Choisir prévient que l’offre sera définitivement liée à l’abonnement de l’abonné à partir du mois de juin 2020. Après cette date, il ne sera plus possible d’y renoncer. La seule manière sera la manière forte, c’est-à-dire en quittant purement et simplement SFR pour partir chez la concurrence — mais le jeu en vaudra-t-il la chandelle, vu la pénibilité que cela occasionne ?
Troisième grief relevé par l’association, le fait que les avantages liés à cette facturation ne seront peut-être même pas utilisés par certains abonnés. En effet, à la différence d’une option imposée contre un peu plus de données mobiles, le logiciel doit être téléchargé et installé. Le client doit donc accomplir plusieurs tâches au préalable pour en profiter. Sinon, il paiera un service dans le vent.
Enfin, deux autres arguments sont mis en balance : le premier, c’est que pour certains des clients, l’offre n’a aucun intérêt. Ils peuvent très bien avoir déjà une suite logicielle, qu’elle soit de la marque F-Secure ou d’une solution concurrente. Or, non seulement, cela fera un doublon inutile, mais en plus cela risque paradoxalement de réduire le niveau global de la sécurité des postes informatiques. Un seul est préférable.
Le second porte sur l’offre elle-même : si la solution comporte deux logiciels très utiles, elle n’inclut pas nécessairement des protections dont vous auriez besoin spécifiquement. En guise d’exemple, l’association cite un antispam, un logiciel de contrôle parental ou encore un coffre-fort numérique. En outre, il peut exister des formules moins coûteuses, en jouant sur le nombre de postes couverts par la licence.
Comment désinstaller le Pack Sécurité SFR et annuler l’option F-Secure ?
Si cette option figure dans votre formule, sachez qu’il est toujours possible, jusqu’au mois de juin, de la refuser, en rebasculant sur l’ancienne offre. Pour cela, rendez-vous dans votre espace client et exécutez les manipulations qui s’imposent. Vous pouvez évidemment vous laisser un peu de temps pour réfléchir, et en particulier pour comparer l’offre avec d’autres solutions tierces. Il est possible aussi qu’elle vous convienne.
L’UFC-Que Choisir goûte assez peu la dernière initiative de SFR. Bien entendu, ce n’est pas la première fois que l’opérateur fait preuve d’inventivité pour alourdir la facture. Mais ici, « l’opérateur passe un cap », écrit l’association, car il ne s’agit pas juste de données mobiles ou d’un accès à un service de lecture en ligne. Il s’agit de sécurité, un enjeu qui n’est pas à prendre à la légère, surtout lorsqu’il est susceptible de toucher des publics qui ne sont pas les plus à l’aise avec l’outil informatique.
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