Fin du suspense pour Orange : l’opérateur historique a annoncé, le 31 janvier, qu’il fera exclusivement appel à deux équipementiers européens pour construire son réseau 5G en France métropolitaine. Il s’agit de l’entreprise finlandaise Nokia et de la société suédoise Ericsson. De fait, le fournisseur chinois Huawei, malgré la position centrale qu’il occupe dans ce marché, est écarté.
Dans son communiqué de presse, Orange souligne que son choix est fondé sur les résultats « de plusieurs mois de tests », mais aussi sur le fait que ces deux groupes sont des « partenaires industriels de longue date ». L’opérateur note enfin que Nokia et Ericsson ont « depuis plusieurs années démontré la qualité de leurs produits, leur accompagnement et leur engagement sur la qualité de l’expérience client ».
Dans le détail, la France va être grossièrement coupée en deux, avec une zone dévolue à Nokia (ouest et sud-est) et une autre à Ericsson (sud-ouest, nord-est et Île-de-France). La division suit en fait la répartition qui est déjà en place pour les autres normes de téléphonie mobile (2G, 3G et 4G). Orange n’évoque pas le cas de la France d’outre-mer, qui aura aussi à terme accès à l’ultra haut débit mobile.
Orange ne souhaitait pas compter sur Huawei
La décision d’Orange n’est en réalité pas une surprise puisque fin 2018, le PDG d’Orange glissait à la presse que son groupe ne ferait pas appel à Huawei pour la 5G. « Je comprends tout à fait que nos pays, et les autorités françaises, soient préoccupés [par Huawei]. Nous le sommes aussi ». Des préoccupations qui s’amenuisent toutefois quand Orange opère à l’étranger, en Afrique et au Proche-Orient.
La remarque de Stéphane Richard fait écho aux suspicions qui pèsent sur l’entreprise, qui servirait secrètement de cheval de Troie pour Pékin. Certes, l’entreprise s’en défend et il est vrai qu’aucune preuve publique de cette collusion n’existe. Cependant, elles existeraient à en croire la presse allemande. Des pays comme les États-Unis, l’Australie ou le Japon ont en tout cas choisi d’exclure cet équipementier.
En Europe, les avis sont moins tranchés : le Royaume-Uni a choisi de laisser une place à la société chinoise, mais en balisant très étroitement le marché auquel elle aura accès. Pour l’heure, Allemagne n’entend pas non plus bannir Huawei. Ni la France, d’ailleurs, qui a pris des dispositions pour écarter à sa guise tout déploiement malvenu, notamment près des lieux de pouvoir.
Orange n’est pas la seule entreprise à écarter Huawei : en septembre 2019, Free annonçait que son réseau 5G se fonderait sur les équipements de Nokia, les deux entreprises étant des partenaires depuis 2010. Ce ne sera pas le cas pour SFR et Bouygues Telecom, a priori, puisque les deux opérateurs se servent du matériel pour la moitié de leurs réseaux dans l’Hexagone, à l’exclusion des parties les plus sensibles.
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