Amazon deviendra-t-il un jour un concurrent des pharmacies en France ? Aujourd’hui, on n’en est pas encore là. Mais le géant du commerce en ligne avance ses pions. Comme l’a noté le journaliste Morgan Leclerc, de la revue LSA, l’entreprise américaine a déposé une demande de marque au sein de l’Union européenne, au cours du mois de janvier 2020. Son nom ? Amazon Pharmacy.
La firme de Seattle s’est engagée dans un élargissement de ses activités afin de pouvoir vendre des médicaments en ligne. En 2017, le groupe obtenait une licence pour avoir le droit d’en vendre dans plusieurs États américains. Un an plus tard, il bouclait l’acquisition de PillPack, un site de vente de médicaments PillPack pour 753 millions de dollars. Nom de la nouvelle entité ? PillPack by Amazon Pharmacy.
Une fois la marque en poche — elle n’a pas encore été validée –, Amazon pourra-t-il vendre des médicaments librement sur ses étals numériques ? Non. Le groupe devra tenir compte des législations nationales. Or en France, Amazon n’a pas le droit d’expédier certains produits, avec ou sans ordonnance. Sont notamment concernés les médicaments, les vitamines et les compléments alimentaires à base de plantes.
Comment la France encadre-t-elle la vente de médicaments sur Internet ?
La vente en ligne de médicaments sans ordonnance est possible depuis 2013, mais le cadre légal restreint ce commerce aux pharmacies, ce qui met de facto hors jeu les autres professionnels du commerce en ligne voulant se lancer dans un projet. Le Conseil National de l’Ordre des Pharmaciens maintient une liste d’environ 700 officines pour savoir qui contacter — la liste n’est toutefois pas tout à fait à jour.
En principe, la vente en ligne de médicaments sans ordonnance requiert le feu vert du Conseil National de l’Ordre des Pharmaciens, mais aussi celui de l’Agence régionale de santé. Il est aujourd’hui interdit de vendre en ligne des médicaments sur ordonnance au public — la situation peut être néanmoins différente à l’étranger. Il est conseillé de ne se rendre que sur des sites agréés pour éviter les contrefaçons.
Le cadre actuellement en vigueur pourrait néanmoins évoluer à l’avenir. En mars 2019, le Premier ministre Édouard Philippe suggérait de faciliter la vente de médicaments sur le web, afin d’obtenir une plus grande pression sur les prix. « Les conditions de la vente en ligne de médicament dans notre pays apparaissent trop restrictives », jugeait-il alors, sans toutefois fixer d’échéance particulière sur ce dossier.
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