Le gouvernement publie un arrêté qui bloque jusqu’à la fin mai la vente en ligne de certains médicaments. Les autorités de santé s’inquiètent d’une consommation excessive, du fait de la crainte autour du coronavirus.

Vous comptiez passer une commande de plusieurs médicaments pour avoir de quoi voir venir face à l’épidémie de coronavirus ? Pour certains d’entre eux, ce n’est tout simplement plus possible depuis le 18 mars. Le gouvernement a en effet pris un arrêté, paru ce matin au Journal officiel, qui interdit la vente par Internet de quelques boîtes pour les semaines à venir.

Concrètement, sont concernées les spécialités médicales composées exclusivement de paracétamol, d’ibuprofène et d’acide acétylsalicylique (aspirine). Dans son exposé des motifs, le ministre de la Santé, Olivier Véran, explique que cette restriction, qui s’applique jusqu’au 31 mai, entend « prévenir une consommation excessive » de ces médicaments au sein de la population.

GustavoDevito

La prise de médicaments doit demeurer raisonnable et cohérente avec état de santé. Consultez un spécialiste en cas de doute. // Source : GustavoDevito

Il faut noter que cette disposition ne concerne que la vente en ligne : il reste possible d’aller en pharmacie pour obtenir ces traitements. Mais là encore, des limitations sont prises : si vous n’avez pas d’ordonnance spécifique, vous n’aurez pas le droit de repartir avec plus de deux boîtes (si vous avez des symptômes de type fièvre ou douleurs). Autrement, c’est une seule boîte.

Et n’espérez pas gruger le système en revenant à un autre moment ou en allant dans une autre officine : l’arrêté précise que « le nombre de boîtes dispensées est inscrit au dossier pharmaceutique nonobstant l’absence d’ordonnance ». Celui-ci archive les médicaments délivrés au cours des quatre derniers mois, prescrits ou conseillés. Mis en place en 2007, ce dossier concerne chaque bénéficiaire de l’assurance maladie.

Pas de pénurie en vue

Il n’est pas fait mention dans l’arrêté d’un risque de pénurie pour ces médicaments, car ce n’est pas un scénario qui se joue aujourd’hui. Dans un communiqué du 17 mars, le Leem, l’organisation professionnelle des entreprises du médicament, déclare « qu’aucune pénurie n’est à déplorer à ce jour ». Il ajoute que « les entreprises disposent généralement de sites de production back up en Europe […] ou ont des stocks ».

Les dispositions prises par Olivier Véran ce 18 mars répondent à l’alerte émise par l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM). La veille, elle a souligné « la nécessité de ne pas prescrire, ni délivrer, ni stocker inutilement » ces boîtes et de scrupuleusement respecter la notice d’utilisation et les instructions du corps médical. En effet, certains de ces médicaments peuvent poser un risque.

Depuis l’accélération de la crise sanitaire, début mars, le gouvernement a pris des mesures pour gérer l’accès aux ressources médicales. La plus significative d’entre elles concerne les masques de protection. Emmanuel Macron a ordonné la réquisition des stocks et de la production afin de réserver ces équipements aux professionnels de santé et aux malades, afin d’éviter des ruptures.

Découvrez les bonus

+ rapide, + pratique, + exclusif

Zéro publicité, fonctions avancées de lecture, articles résumés par l'I.A, contenus exclusifs et plus encore.

Découvrez les nombreux avantages de Numerama+.

S'abonner à Numerama+

Vous avez lu 0 articles sur Numerama ce mois-ci

Il y a une bonne raison de ne pas s'abonner à

Tout le monde n'a pas les moyens de payer pour l'information.
C'est pourquoi nous maintenons notre journalisme ouvert à tous.

Mais si vous le pouvez,
voici trois bonnes raisons de soutenir notre travail :

  • 1 Numerama+ contribue à offrir une expérience gratuite à tous les lecteurs de Numerama.
  • 2 Vous profiterez d'une lecture sans publicité, de nombreuses fonctions avancées de lecture et des contenus exclusifs.
  • 3 Aider Numerama dans sa mission : comprendre le présent pour anticiper l'avenir.

Si vous croyez en un web gratuit et à une information de qualité accessible au plus grand nombre, rejoignez Numerama+.

S'abonner à Numerama+

Marre des réseaux sociaux ? Rejoignez-nous sur WhatsApp !