Disney avait promis qu’il ne communiquerait sur son nombre d’abonnés uniquement au cours de ses rapports trimestriels, mais le chiffre est trop impressionnant pour être gardé secret. La multinationale a annoncé dans un communiqué public avoir, à la date du 8 avril 2020, 50 millions d’abonnés à Disney+.
La plateforme de vidéo à la demande par abonnement (SVOD) a été lancée le 12 novembre 2019 dans quelques pays, dont les États-Unis et les Pays-Bas, avant de s’étendre en Europe le 24 mars 2020, en Inde le 3 avril et en France le 7 avril.
« Nous sommes touchés par la résonance que Disney+ a auprès de millions de personnes à travers le monde, et nous pensons que c’est un très bon signal pour notre future expansion à travers l’Europe de l’ouest, jusqu’au Japon et en Amérique Latine au cours de l’année à venir », a déclaré Kevin Mayer, le président de la division des relations consommateurs, notamment en charge de Disney+.
Le succès de cette nouvelle plateforme de streaming vidéo est indéniable. L’an dernier, les analystes estimaient que Disney+ arriverait au maximum à atteindre les 20 millions d’abonnés en un an. Le coût de son abonnement est cohérent avec son catalogue, plus petit qu’un mastodonte comme Netflix : comptez 6,99 euros par mois ou 69,99 euros par an en France, pour un peu plus de 500 films et un peu moins de 150 séries, et surtout très peu de productions originales ou de nouveautés à venir.
Mais de quoi parle Disney lorsque la multinationale mentionne 50 millions d’abonnés ? Il est compliqué de le savoir, sachant qu’elle n’a donné aucun détail, à part sur ses nouveaux clients indiens : ils seraient 8 millions à avoir testé la plateforme (soit un sur six). Si le nombre d’abonnés mondiaux est impressionnant, notons toutefois différentes informations importantes qui apportent du contexte à cette prouesse, sans pour autant la minimiser :
- Partout dans le monde, Disney+ a une période d’essai gratuite de 7 jours, ce qui signifie qu’à la date du 8 avril, ni la France, ni l’Inde n’étaient sorties de cette période d’essai, où aucun utilisateur n’a payé d’abonnement (c’est d’ailleurs cohérent avec le fait que Disney+ parle « d’abonnés » et pas « d’abonnés payants » dans son communiqué) ;
- En Inde toujours, où il y a 8 millions d’abonnés, celles et ceux qui étaient déjà abonnés à l’app Hotstar Premium (12€ l’année) ne paieront pas plus pour avoir Disney+ ;
- Aux États-Unis, où Disney+ avait vanté 28 millions d’abonnés inscrits début février, tous les clients de l’opérateur Verizon ont droit à Disney+ gratuitement pour un an, grâce à un partenariat exclusif ;
- En France, la « majorité des abonnés à Canal+ » bénéficient de Disney+ gratuitement, comme l’a confirmé Maxime Saada, le DG de Canal, sur Europe 1. Cela comprend les abonnés à l’offre Canal+ classique et Famille (un an offert) et les abonnés Intégrale, Ciné/Séries (Disney+ offert tout le temps), et cela représente des millions de Français ;
- En Inde, l’abonnement proposé est beaucoup moins cher qu’ailleurs : il ne coûte que 2 euros par mois et la qualité proposée est bien plus basse.
Disney+ et le problème du renouvellement de catalogue
Aux États-Unis, où la série The Mandalorian a été diffusée de manière hebdomadaire entre novembre et décembre, le nombre de nouveaux abonnés a forcément beaucoup ralenti depuis la fin de cet arrivage en nouveaux épisodes, comme nous l’avions montré dans un graphique à partir des données partagées publiquement par Disney.
Entre la fin de la diffusion de la série de la franchise Star Wars et la publication des derniers chiffres d’abonnements, Disney+ a toutefois continué à gagner 2 millions d’abonnés supplémentaires au mois de janvier, ce qui montre qu’elle parvient à garder une petite courbe de croissance malgré le manque de renouvellement de son catalogue.
La prochaine série originale à arriver sur Disney+ sera Le Faucon et le Soldat de L’Hiver, prévue pour août 2020, suivie de Wandavision en décembre 2020, si tant est que les tournages et mises en post-productions ne seront pas retardées à cause de la pandémie de coronavirus qui force l’économie à fonctionner au ralenti.
Alors que Netflix (167 millions d’abonnés payants à date, dont 64 millions en Amérique du nord et 26 millions en Amérique latine) s’endette par milliards pour pouvoir proposer des nouveaux contenus frais chaque mois, Disney+ n’achète pas de droits de diffusion de programmes qui ne lui appartiennent pas. La plateforme se contente pour l’instant de développer des productions très « familiales », ce qui peut limiter son champ d’action et sa capacité à séduire un public plus adulte ou sérieux.
Rappelons néanmoins qu’à ses débuts, Netflix aussi n’avait que peu de nouveaux programmes, et son catalogue avait pu décevoir à son lancement en France. Six ans plus tard, un Français sur 10 paie un abonnement à Netflix.
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