Apple aurait sorti la planche à billets pour apaiser le gouvernement chinois. D’après un article de The Information publié le 7 décembre 2021, le fabricant d’iPhone aurait signé, en 2016, un deal à 275 milliards de dollars avec Pékin. En échange de cet investissement massif dans l’industrie électronique chinoise, Apple aurait négocié une paix politique avec le gouvernement chinois, qui menaçait à l’époque de limiter, via des sanctions législatives, le développement de services comme l’App Store, Apple Pay ou iCloud sur son territoire.
Selon The Information, le gouvernement chinois estimait à l’époque qu’ Apple « ne contribuait pas suffisamment à l’économie locale » et menaçait donc de compliquer la vie de l’entreprise en Chine. En parallèle, le pays devenait l’un des marchés les plus lucratifs pour Apple, l’entreprise pouvait donc difficilement se permettre de s’arrêter sur sa lancée.
Qu’est-ce qu’Apple a obtenu de cet accord ?
En échange de la promesse « d’utiliser avantage de composants provenant de fournisseurs chinois […] de collaborer en matière de technologie avec des universités chinoises […] et d’investir directement dans des entreprises technologiques chinoises », Apple a donc obtenu des largesses de la part du gouvernement chinois.
Dans l’accord, il est écrit que Apple recevrait « le soutien et l’assistance nécessaire » pour aider son développement dans le pays. L’investissement dans les universités et les usines chinoises a aussi permis à Apple de former une force de travail rompue à ses méthodes de production. D’après The Information, l’entreprise aurait aussi obtenu des passes-droits pour éviter certaines sanctions typiquement imposées aux entreprises américaines qui opèrent en Chine.
Microsoft et Google ont tenté aussi
Si cet accord fait beaucoup parler de lui en raison de son montant et de son caractère secret, il est loin d’être le premier de son genre. De très nombreuses entreprises américaines, attirées par la taille du marché chinois, promettent d’investir dans les industries chinoises pour pouvoir opérer dans le pays.
Durant de nombreuses années, Google s’est plié à la censure chinoise pour offrir son moteur de recherche dans le pays, avant de s’en retirer en 2010. Quelques années après, l’entreprise s’était remise à construire un moteur de recherche taillé pour plaire au gouvernement. Au début des années 2000, Microsoft annonçait 750 millions d’investissements en Chine pour limiter le développement d’un OS alternatif appelé « Red Flag » et poussé par le gouvernement chinois. En 2003, Microsoft acceptait de laisser la Chine inspecter le code source de Windows. La règle est simple, si une entreprise tech veut accéder au marché chinois, elle doit investir dans le marché chinois. Sans quoi, le gouvernement interviendra.
Le deal entre Apple et le gouvernement chinois peut faire tourner des têtes par son ampleur et à cause du durcissement des relations avec la Chine, mais ce n’est que le dernier d’une longue liste destinée à renforcer le protectionnisme économique chinois.
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