En matière de téléphonie mobile, la concurrence ne joue pas son rôle. C’est ce que déplore l’UFC-Que Choisir dans son dernier communiqué. Le problème a maintes fois été soulevé. D’un côté, les opérateurs enregistrent, à l’image de France Télécom, des bénéfices records ; de l’autre, ils semblent rechigner à batailler entre eux pour s’attirer les faveurs des consommateurs alors même que leurs infrastructures sont amorties. On ne peut parler d’entente sur les prix, mais on y est presque vu le manque d’agressivité entre les trois opérateurs qui se partagent 95 % du marché ansi que l’absence d’impact qu’a eu l’arrivée des MVNO.
« A la différence des FAI, qui intègrent de nouveaux services dans les contrats en cours à prix constant, les opérateurs mobiles accroissent le prix de leurs forfaits à mesure qu’ils ajoutent de nouveaux services (heures week-end, appels illimités sous contrainte,…) » explique l’association. « Ainsi, la baisse potentielle du prix liée à l’ajout de communications gratuites est finalement souvent compensée par l’élévation du tarif de base. »
L’UFC tape juste. Si la consommation des abonnés ne change pas de manière significative, les forfaits se gonflent souvent d’options sans forcément qu’elles soient utilisées. Les profils d’utilisation qui se sont retrouvés avantagés avec le temps sont rares, et dans la plupart des cas, ont vu leur facture gonfler. « Un client de Bouygues Télécom qui consomme 80 minutes de voix et 30 SMS (profil moyen n°3) payait en mars 2003 20,50 € contre 25 € en septembre 2007, soit une augmentation de 22 %. Le même client chez SFR payait en 2003 19,50
€, contre 20,30 € en juillet 2007, soit une augmentation de 4,10 %. Un client d’Orange qui consomme 160 minutes de voix et 30 SMS (profil n°4) payait 38,50 € en mars 2003, contre 46,6 € en juillet 2007, soit une augmentation de 21%. »
A cela il faut ajouter que si en théorie le consommateur devrait choisir entre différents opérateurs la formule qui lui convient le mieux, la réalité veut que cette permutabilité est rendue difficile, à la fois par les périodes d’engagement de 24 mois, mais aussi par le manque de lisibilité et la difficulté de comparer les offres entre elles (Numerama s’y est essayé pour les forfaits illimités).
Enfin montré du doigt, le fait que rien n’est réellement proposé pour les abonnés dont la consommation est homogène ; on favorise les « bonus » dans le sens d’une plus forte consommation le soir et le week end, ce qui ne correspond pas forcément à tous les usages. L’UFC-Que Choisir en déduit que le marché est structuré par l’offre et non par la demande, d’où la nécessité « d’une baisse drastique des terminaisons d’appels mobiles en 2009, [de] l’interdiction des contrats de 24 mois et l’entrée d’un quatrième opérateur de réseau susceptible de restaurer la concurrence. » Espérons que l’arrivée (probable) de Free apporte l’effet levier escompté.
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