Le financement participatif pour détruire des tanks russes. C’est vite résumé mais c’est globalement l’appel qu’a lancé un présentateur de TV ukrainien le 21 juin dernier. L’objectif était de réunir 19 millions d’euros, assez pour acheter au moins trois des fameux drones de combat Bayaraktar TB2 de l’entreprise turque Baykar. Un site dédié aux dons a été créé par le présentateur à l’origine de la campagne de financement. Trois jours auront suffi pour collecter la somme fixée par les organisateurs.
Les forces armées ukrainiennes en avaient déjà acquis une vingtaine et l’appareil a fait ses preuves dès le début de l’invasion. Considéré par les experts comme un très bon rapport qualité/prix – autour de cinq millions de dollars l’unité – ce drone se révèle utile pour frapper un canon ou un blindé stationné dans une base avec ses missiles à guidage laser. Malgré quelques pertes, l’engin continue de menacer les forces russes.
Le 24 juin, Serhiy Prytula, l’organisateur des appels aux dons, annonce sur Twitter que l’armée ukrainienne pourra faire la commande de trois Bayraktar TB2. Quatre jours plus tard, ce 28 juin, l’entreprise turque publie un communiqué où elle déclare offrir généreusement les trois appareils à l’Ukraine.
« Nous enverrons trois Bayraktar TB2 gratuitement pour le front de guerre ukrainien. Nous demandons à ce que l’argent collecté soit reversé aux personnes en difficulté dans le pays », peut-on lire.
La généreuse entreprise Baykar
C’est déjà le quatrième drone que le constructeur turc offre à l’Ukraine en l’espace d’un mois. Le 27 mai dernier mai, Andrius Tapinas, présentateur de TV lithuanien, avait déjà eu l’idée de lancer un site pour financer l’achat d’un Bayraktar TB2 pour l’Ukraine.
Cette fois, un total de 6 millions d’euros avait été collecté en cinq jours, principalement sous forme de petits dons selon Laisves TV, l’opérateur internet qui emploie Andrius Tapinas. Le 2 juin, le groupe d’armement turc annonce que le drone sera offert à l’Ukraine. Environ 1,6 million d’euros seront utilisés pour payer l’armement du drone, a déclaré le ministère de la Défense lituanien, le reste étant reversé dans l’aide à la population ukrainienne.
Si Baykar est aussi généreux envers l’Ukraine, c’est sûrement parce que les forces armées de Kiev ont réalisé la meilleure campagne de promotion possible pour le produit phare de l’entreprise. Depuis le début de l’invasion, les militaires ukrainiens diffusent les exploits des drones de guerre dans des vidéos aussi entrainantes qu’une série Netflix. Leur utilisation – couplée à celles des missiles portatifs Javelin ou NLAW – a fortement fragilisé l’image des blindés dans un conflit moderne.
Résultat, de nombreux pays ont déjà passé commande pour acquérir les fameux drones turcs : Maroc, Niger, Turkménistan, Tadjikistan, Pologne, Serbie et bien d’autres commencent à prospecter. Ceux qui ne parviennent pas à en acheter pourront toujours tenter l’appel aux dons, pas sûr en revanche que leur cause soit aussi populaire que celle de l’Ukraine.
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