Les supporters qui feront le déplacement au Qatar pour assister à la coupe du monde de football doivent prendre garde : le pays ne réprime pas seulement l’homosexualité. Le petit émirat du Moyen-Orient s’attaque également à celles et ceux qui s’adonnent à certaines activités. Les plateformes de paris et les jeux d’argent sont formellement interdits, par exemple.
Un touriste au Qatar qui placerait dix euros sur une équipe avant un match depuis son smartphone risque un « emprisonnement pour une durée n’excédant pas trois mois et/ou une amende n’excédant pas 3000 Riyals qatariens (environ 800 €) » selon l’article 275 du Code pénal local. Plus généralement, d’autres applications peuvent vous envoyer en prison ou déboucher sur une amende.
Les fans qui voyageront au Qatar sont invités à désinstaller toutes les applis de ce type — y compris les jeux de cartes dès que l’on mise de l’argent. Regarder du porno est également interdit au Qatar. Et si l’on pense qu’une arrestation est purement hypothétique au motif personne n’ira surveiller l’activité sur un smartphone, c’est prendre un risque inconsidéré.
La Commission nationale de l’informatique et des libertés (Cnil) a en effet conseillé aux Françaises et aux Français se rendant dans l’émirat d’utiliser un smartphone « vierge » là-bas, sinon un ancien téléphone. « Une vigilance particulière sera apportée aux photos, vidéos, ou œuvres numériques qui pourraient vous placer en difficulté vis-à-vis de la législation du pays visité » indique un porte-parole de la Cnil dans un article de Politico. L’autorité administrative recommande à ce titre de limiter l’usage de son smartphone au « strict nécessaire ».
Deux applications soupçonnées de cyberespionnage
Le gouvernement qatari exige des ressortissants étrangers qu’ils installent deux applications mobiles (Hayya et Ehteraz). La première sert de plateforme principale pour le contrôle de billet pendant le tournoi, tandis que l’autre est un équivalent du passeport santé contre le Covid. Or ces deux services pourraient servir également de porter d’entrée pour récupérer des données privées, selon les experts en cybersécurité.
Philip Ingram, expert en cyberespionnage, prévient sur des sites de paris britanniques que « la règle la plus simple est que tout ce que vous faites en ligne via le wifi ou les données mobiles est susceptible d’être surveillé. Ne faites donc rien que vous ne seriez pas heureux de faire en public sous le regard de vos parents et de la police. Les données personnelles et les règles de sécurité au Moyen-Orient sont complètement différentes de celles du Royaume-Uni, de l’Union européenne ou d’autres régions du monde ». On est loin de l’effervescence insouciante d’une coupe du monde de football.
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