Les avions de chasse américains ont repris du service ce week-end. En l’espace de 48h, trois objets non identifiés ont été repérés et abattus en Alaska (États-Unis), au Canada et à la frontière entre les deux pays. Tous ces « phénomènes aérospatiaux non identifiés » – selon la dénomination officielle en France – surviennent une semaine après la destruction d’un ballon espion prétendu chinois par les États-Unis, le 4 février 2023. Les Américains ne sont pas les seuls à surveiller le ciel, puisque Beijing accuse aussi Washington d’avoir lâché un appareil de surveillance au-dessus de la Chine.
Si ces objets ne sont pas définis expressément et publiquement par les départements d’États, cela ne veut pas dire qu’ils sont inconnus pour les forces armées. La communication officielle peut parfaitement limiter sa description devant les médias pour des raisons de sécurité nationale. Trois ballons espions avaient, par exemple, été observés pendant la présidence de Donald Trump entre 2017 et 2021. Le gouvernement avait décidé de ne pas révéler cette affaire à l’époque.
On vous récapitule la chasse aux objets volants qui a lieu depuis la fin janvier 2023.
28 janvier – La découverte du ballon espion
Le scandale d’espionnage débute avec un ballon espion repéré dans l’espace aérien de l’Alaska le 28 janvier, selon des responsables du Pentagone. L’appareil a ensuite dérivé vers le Montana – où se situe une base américaine sensible qui abrite des silos de missiles nucléaires – pour finir au-dessus de l’Océan Atlantique. Il est abattu dans l’après-midi du 4 février par un F-22 américain.
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Le ballon était équipé de panneaux solaires pour alimenter la propulsion, les caméras et la technologie de surveillance. L’engin, de la taille de trois bus, survolait les États-Unis à une altitude de 18 000 mètres. Le Pentagone accuse Beijing d’avoir fait décoller cet appareil d’espionnage.
Dans la foulée, le secrétaire d’État Antony J. Blinken a annulé un voyage en Chine, qui aurait été le premier d’un secrétaire de cabinet de M. Biden.
10 février – Le premier inconnu volant dans le grand nord
Vendredi 10 février, les forces armées américaines ont abattu un nouvel engin volant dans le ciel de l’Alaska, un État américain au nord-ouest du Canada. John Kirby, porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison-Blanche, a pris la parole devant les journalistes, indiquant qu’il s’agit d’un « objet », se déplaçant à haute altitude – 12 000 m – sans pour autant en préciser la nature. Il le décrit comme un appareil de « la taille d’une petite voiture », et assez volumineux pour poser « une menace pour la sécurité du trafic aérien ».
11 février – Le Canada détruit un second appareil
Moins de 24h plus tard, le NORAD, le commandement de la défense aérospatiale de l’Amérique du Nord, a annoncé avoir détecté un nouvel engin qui volait à haute altitude dans le ciel canadien. À 15h40, un F-22 américain abat l’objet de « forme cylindrique » selon le gouvernement canadien. Lors d’un point de presse, la ministre canadienne de la Défense, Anita Anand, indique « qu’il circulait à environ 12 000 mètres d’altitude [40 000 pieds] et représentait sans aucun doute une menace contre les avions civils ». Elle a souligné qu’il s’agissait du premier appareil détruit lors d’une mission aérienne du NORAD, un commandement créé à la fin des années 1950.
12 février – Un OVNI est abattu au-dessus du lac Huron
Un quatrième objet est aperçu le samedi dans le Montana, puis réapparaît le dimanche 2 000 km plus loin, à l’est, dans le Michigan. Cette fois encore, l’armée américaine décide de détruire l’engin et projette de récupérer les débris. Les responsables ont déclaré qu’il n’y avait aucune indication de dommages collatéraux et que l’appareil a fini dans le lac Huron. Le ministère de la Défense a décrit l’appareil comme une structure octogonale depuis laquelle pendaient des câbles. Aucune charge explosive n’a été détectée.
« Un F-16 a tiré un AIM9x pour abattre avec succès un objet aérien volant à environ 6 000 m d’altitude dans l’espace aérien américain au-dessus du lac Huron dans l’État du Michigan », selon un communiqué du Pentagone dimanche. « Sa trajectoire et son altitude ont suscité des inquiétudes, notamment sur le fait qu’il pouvait constituer un danger pour l’aviation civile. »
13 février – La Chine accuse les États-Unis d’avoir lancé leurs propres ballons
Beijing décide de répondre aux accusations américaines ce lundi 13 février en affirmant que Washington mène aussi une campagne d’espionnage. « Il est très courant que les États-Unis s’immiscent [dans] l’espace aérien des autres », a déclaré le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Wang Wenbin. « Rien que l’année dernière, plus de 10 ballons américains à haute altitude ont traversé illégalement l’espace aérien chinois sans l’autorisation des autorités chinoises compétentes. »
Dans les heures qui ont suivi, la Maison-Blanche a rejeté ces affirmations, indiquant qu’aucun « ballon de surveillance » a flotté au-dessus de la Chine. « Il s’agit du dernier exemple de la Chine qui s’efforce de limiter les dégâts », a déclaré Adrienne Watson, porte-parole du Conseil national de sécurité des États-Unis.
Ces accusations frontales pousseront peut-être Washington à dévoiler plus de détails sur les trois objets inconnus abattus ce week-end.
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