Établi aux Pays-Bas, Surfshark est un service de réseau privé virtuel (VPN) plutôt discret, mais qui a très bonne presse. La raison ? Un réseau de serveurs généreux, des tarifs attractifs et, surtout, un passif qui inspire la confiance. Tout ce que l’on est en droit d’attendre d’un service VPN en somme ! Pour connaître notre avis sur les autres, rendez-vous sur notre comparateur des meilleurs VPN.
En bref : notre avis sur Surfshark VPN
Le verdict
On a aimé
- La fonctionnalité de persona
- Le double VPN paramétrable
- Très bon pour le streaming
On a moins aimé
- Interface qui manque de clarté
- Ergonomie à revoir
- Pas d’open source
Interface de Surfshark VPN : une ergonomie pas au niveau
Généralement, l’interface des services de VPN varie peu d’un fournisseur à l’autre. Ce qui ne veut pas dire qu’ils sont égaux en termes d’ergonomie.
Surfshark, en l’occurrence, n’est pas tout à fait le plus peaufiné du marché. Sur macOS, plusieurs choses irritent d’entrée de jeu. Par exemple, l’impossibilité de redimensionner la fenêtre afin d’avoir une meilleure vue d’ensemble des serveurs proposés. On regrette également que, par défaut, le VPN ne s’affiche pas de façon discrète dans la barre d’état en haut de l’écran.
D’apparence assez claire, l’interface de Surfshark manque de quelques options bien pratiques aperçues ailleurs. Dommage de ne pas proposer d’emblée une sélection de serveurs adaptés au streaming, par exemple.
D’ailleurs, la liste des serveurs elle-même manque de clarté. Certains sont affublés d’une petite icône grisée marquée d’un « V ». S’il ne faut pas réellement se creuser la tête pour comprendre qu’il s’agit de serveurs virtuels, il aurait été appréciable de l’indiquer avec une légende. Même chose pour les serveurs marqués d’un « S ». Ceux-là proposent une adresse IP statique.
L’accès aux réglages et aux fonctionnalités additionnelles s’effectue depuis une barre latérale. Le souci, c’est que deux icônes (Surfshark Alert et Surfshark Search) de la liste renvoient vers des services nécessitant de lancer un navigateur web. Il serait sans doute préférable d’offrir un accès direct depuis l’application pour ne pas prendre les utilisateurs au dépourvu.
Sur iPhone, l’application ressemble à s’y méprendre à la version de bureau. À ce détail près que la fonction d’antivirus est absente (elle est présente sur Android). Ici encore, quelques ajustements ne seraient pas de trop pour gagner en ergonomie. Par exemple, est-il bien nécessaire que l’encart qui nous précise à quel serveur nous sommes actuellement connectés prenne autant de place sur l’écran ?
Quel intérêt d’avoir Surfshark VPN ? Les principales caractéristiques
Voici les principales promesses formulées par Surfshark VPN.
Caractéristiques principales de Surfshark VPN
Caractéristiques | Données |
---|---|
Serveurs | Plus de 3 200 |
Pays couverts | 100 |
Nombre d’appareils par compte | Illimité |
Protocoles VPN | IKEv2 WireGuard OpenVPN |
SAV | Chat en ligne |
Garantie satisfait ou remboursé | 30 jours |
Fonctionnalités avancées | Double VPN (MultiHop) Kill Switch Split Tunneling Bloqueur de pubs et trackers serveurs optimisés streaming et téléchargement Antivirus Alternative ID |
Protection par double authentification | Oui |
Prix | 1,99 €/mois (abonnement de 2 ans) |
Usage quotidien
Surfshark est un VPN qui sait se faire oublier. Pour peu que l’on ait coché les fonctionnalités de connexion automatique, on n’a même pas besoin de penser à l’activer en allumant son ordinateur.
Bien sûr, la vitesse d’un réseau privé virtuel dépend beaucoup de votre connexion Internet. Dans notre cas, en fibre et en ville, aucun problème n’est à remonter. On accède rapidement aux sites web désirés sans rencontrer de ralentissements en optant pour l’emplacement le plus rapide que propose l’interface.
Surfshark VPN et SVOD
Techniquement parlant, tous les services de VPN proposent d’une façon ou d’une autre d’accéder aux catalogues géolocalisés des services de streaming. La différence se fait surtout sur la capacité du fournisseur d’accès à proposer des adresses IP qui ne sont pas bannies des plateformes, et évidemment à disposer de serveurs qui supportent la charge importante du streaming vidéo.
Surfshark est un peu à part, en cela qu’il ne met presque pas en avant le streaming, ni le téléchargement en torrent — une activité qui peut s’avérer illicite si des œuvres seraient partagées sans l’accord des titulaires de droits. On l’a dit plus haut : on ne trouve aucune mention de serveurs optimisés pour le streaming dans l’imposante liste des localisations proposées.
Néanmoins, il nous a suffi de nous connecter au premier serveur américain de la liste pour accéder immédiatement aux catalogues correspondants certains services de streaming très populaires.
Les serveurs de Surfshark VPN
Surfshark revendique plus de 3 200 serveurs répartis sur une centaine de pays. Comme souvent, on trouve l’essentiel des pays d’Amérique du Nord et du Sud, et la plupart des pays d’Europe. Aucun moyen de se connecter en Russie néanmoins, pas plus qu’en Chine. Pour l’Inde, Surfshark compte sur un réseau de serveurs virtuels — c’est-à-dire des serveurs qui ne sont pas installés sur le sol indien, mais à Singapour, Londres et aux Pays-Bas, tout en fournissant une IP indienne.
Le réseau de serveurs virtuels est d’ailleurs bien développé chez Surfshark. C’est notamment par ce biais que le service propose plusieurs localisations en Afrique (Éthiopie, Égypte, Maroc, Ghana…).
En revanche, et nous revoilà à parler de l’interface, on aurait aimé profiter d’une vue d’ensemble sous la forme d’une mappemonde. On peut évidemment utiliser une barre de recherche, mais on se retrouvera la plupart du temps à scroller dans la longue liste de serveurs disponibles.
Ceci étant dit, Surfshark propose sur son site web un récapitulatif complet de tous les serveurs à disposition. Pratique pour savoir si le pays auquel vous avez besoin d’accéder fait partie des élus.
Il faut porter au crédit du VPN la disponibilité de quelques serveurs ayant une IP statique. Cela a de menus avantages, comme la possibilité de passer outre les captchas ou de profiter d’une connexion plus stable lorsque l’on joue en ligne par exemple.
Comme ProtonVPN, Surfshark propose d’utiliser l’option de double VPN, appelée ici MultiHop. Celle-ci permet de faire passer sa connexion Internet par deux nœuds avant d’arriver à destination. Autrement dit : si un acteur malveillant parvenait à remonter votre trace, son chemin pourrait buter au premier serveur auquel vous vous êtes connecté. À la différence de Proton néanmoins, tous les serveurs sont compatibles avec MultiHop. Ce qui signifie qu’ils ne sont pas davantage sécurisés que la moyenne (les serveurs « Secure Core » de Proton VPN sont hébergés dans des pays respectueux des données personnelles).
Enfin, et à l’instar de CyberGhost, Surfshark permet d’acquérir une IP dédiée moyennant un surcoût mensuel de 3,75 euros.
Double identité, protection en ligne, antivirus : les bonus de Surfshark VPN
Double identité
C’est probablement la fonctionnalité la plus originale de Surfshark (formule One et One+ uniquement), car elle permet de se créer un double numérique. Ou plutôt une persona numérique. Grâce à un générateur bien fichu, on peut choisir de se créer une identité fictive dotée d’un prénom, d’un nom, d’une date de naissance et même d’une adresse physique aux États-Unis, Allemagne, Danemark, Australie, Brésil ou Portugal.
Une fois notre persona créée, on obtient évidemment une adresse e-mail qui va nous permettre de nous inscrire à tous les sites souhaités sans jamais avoir à fournir d’informations personnelles. Pour une fois, l’interface de l’application est pratique puisqu’elle offre un accès direct à ces différentes informations, avec un raccourci permettant de copier rapidement l’adresse de notre persona.
Cette fonctionnalité est aussi accessible depuis l’application mobile.
Antivirus
Surfshark n’est pas le seul VPN à proposer un antivirus, mais il est toujours appréciable d’avoir ce type de service additionnel à portée de main. Intégré aux abonnements One et One+, il est atteignable directement depuis l’application principale et permet de scanner ses disques durs à la recherche de traces de logiciels malveillants.
Une fois une rapide première analyse, on pourra programmer des scans réguliers, voire une analyse en temps réel pour ne pas avoir de mauvaises surprises. Attention : activer ce genre de fonctionnalités peut avoir un léger impact sur les performances de l’ordinateur. Il faut aussi être à l’aise avec le fait que Surfshark, de fait, a un accès complet à tous les fichiers hébergés sur votre ordinateur.
Protection en ligne
Surfshark propose une option baptisée CleanWeb, qui permet de sélectionner un serveur DNS qui va bloquer contre les traqueurs et autres publicités en ligne. Si l’on ignore précisément de quel fournisseur il s’agit, la fonctionnalité fait un bon travail pour débarrasser les pages web des publicités. Attention, cette option est désactivée par défaut.
Audit de sécurité, bug bounty : les atouts sécuritaires de Surfshark VPN
Audit de sécurité
Les abonnés aux formules One et One+ de Surfshark accèdent à une interface leur permettant de vérifier si leurs adresses e-mail ou leurs cartes de crédit n’ont pas été compromises lors d’une fuite de données éventuelle.
Aux États-Unis, en Bulgarie et en Lituanie, on peut même vérifier si son numéro de sécurité sociale ne se promène pas dans la nature. Plus de pays sont à venir, promet Surfshark sur sa page dédiée.
Pratique : le fournisseur offre la possibilité de s’inscrire à des alertes par mail afin d’être prévenu en temps réel si l’un de ces éléments apparaît soudainement dans une fuite de données.
Ce n’est pas tout : depuis peu, Surfshark propose dans un second temps d’utiliser les services de Incogni, une entreprise spécialisée dans l’effacement de données personnelles en ligne. Un paiement supplémentaire de 3,99 euros par mois est toutefois nécessaire.
Politique de protection des données
Surfshark est un VPN qui profite d’une excellente réputation. Il fait partie des rares à être recommandé par le très sérieux PrivacyTools, et pour cause : l’entreprise n’a pour l’instant aucune casserole à son actif.
Surfshark promeut une politique no log stricte (aucune conservation de l’historique d’activité), et se veut très transparente sur sa collaboration avec les gouvernements et autorités. Sur une page dédiée, l’entreprise nous informe que, depuis sa création en 2018, elle a communiqué un grand total de… rien du tout.
Un léger vent de panique a pu se faire ressentir en 2022 après que l’entreprise ait annoncé fusionner avec Nord Security (la maison mère de NordVPN). Toutefois, les deux entités continuent d’opérer indépendamment et, pour l’heure, rien n’a prouvé le contraire.
Surfshark est par ailleurs à jour dans ses audits de sécurité. Les cabinets Deloitte et Cure53 rendent des rapports réguliers concernant l’état de sécurité du VPN et, systématiquement, les voyants demeurent au vert.
Bug bounty
Comme la plupart des entreprises de cybersécurité, Surfshark propose évidemment un programme de bug bounty. Les experts en sécurité informatique peuvent contacter l’éditeur du VPN pour faire la lumière sur leurs découvertes afin que des correctifs soient déployés le plus vite possible.
Surfshark exclut néanmoins un certain nombre de points de son programme (les crashs de l’application mobile, par exemple). Aussi, l’entreprise n’indique pas à quelles récompenses les hackers peuvent prétendre. Petit manque de transparence sur ce point donc.
Malgré tout, Surfshark ne propose pas le code source de ses applications en libre consultation, comme peut le faire Proton VPN par exemple. Il utilise des protocoles (OpenVPN et WireGuard) open source, mais la façon dont sont conçues ses applis restent privées.
Quel est le prix d’un abonnement à Surfshark VPN ?
Surfshark propose des formules dans la moyenne de ce que l’on trouve habituellement sur le marché. Comme d’habitude, optez pour une souscription de deux ans afin de réduire radicalement la note mensuelle. Attention, les prix affichés sur le site n’incluent pas la TVA, qui vient en plus de la formule.
- Abonnement d’un mois : 16,79 € (Starter) ; 21,23 € (One) ; 23,99 € (One+)
- Abonnement de 12 mois : 4,8 € par mois pour le Starter (soit 57,46 euros à l’année sans réduction) ; 4,9 € par mois pour One (soit 58,90 euros) ; 7,8 € par mois pour One+ (soit 93,46 euros).
- Abonnement de deux ans : 2,7 € par mois pour le Starter (soit 64,51 € ) ; 3,8 € par mois pour One (soit 90,43 €) ; 5,8 € par mois pour One+ (soit 138,82 €).
Si les fonctionnalités avancées de protection des données personnelles (audit de sécurité, seconde identité numérique) vous intéressent, il semble pertinent d’opter en priorité pour la formule One qui se pose comme le meilleur compromis.
Mais attention : comme chez CyberGhost VPN, les tarifs pour la formule 24 mois se transforment, une fois l’échéance atteinte, en un tarif annuel. Gardez bien cela en tête avant de faire votre choix.
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