L’Ukraine revendique une victoire navale sur la Russie, dans les environs de la Crimée annexée. Selon Kiev, les forces ukrainiennes ont réussi à couler un navire de guerre russe grâce à des drones navals kamikazes. Moscou n’a pas confirmé la perte de sa vedette lance-missiles, mais une vidéo circule.

Une vidéo pour prouver la réalité de l’attaque. Dans la journée du 1er février, le renseignement ukrainien a diffusé les images d’une opération navale qui a eu lieu en mer Noire, non loin de la Crimée occupée par la Russie. La cible de l’armée ukrainienne ? Un navire de guerre qui se trouvait près de la côte ouest de la péninsule.

La direction générale du renseignement du ministère de la Défense ukrainien affirme que la cible était la corvette lance-missiles Ivanovets, de la classe Tarentul, qui a sombré. La vidéo montre ce qui semble être plusieurs embarcations sans équipage glisser sur l’eau jusqu’au bateau, en échappant à ce qui apparaît être des tirs de riposte.

Des drones navals kamikazes déjà employés

Des explosions, parfois spectaculaires, sont également visibles. À la fin, on voit le navire gîter, avant de se retrouver en position verticale — il était alors en train de sombrer, d’après les forces ukrainiennes. De son côté, Moscou n’a pas encore réagi aux affirmations de Kiev. Officiellement, aucune perte n’a été signalée jusqu’à présent.

Pour l’heure, la perte de l’Ivanovets n’a pas pu être vérifiée avec une source indépendante. En raison du conflit militaire toujours en cours entre les deux parties, chaque communication des belligérants doit être considérée avec prudence. Cependant, il est avéré que l’Ukraine a déjà réussi à endommager ou couler des navires russes.

L’emploi de drones navals kamikazes n’a pas été mentionné dans la réaction du renseignement russe, mais des comptes sur X (ex-Twitter) ont évoqué leur rôle. Cet usage militaire a déjà été observé à plusieurs reprises, en 2022 comme en 2023. De façon régulière, des vidéos et des photos sont communiquées pour donner du poids aux annonces.

Classe Tarantul
Une corvette de la classe Tarentul. // Source : Ministère de la Défense de la Fédération de Russie

« À la suite d’une série de coups directs sur la coque, le navire russe a subi des dommages incompatibles avec la poursuite de son déplacement – l’Ivanivets s’est incliné sur la poupe et a coulé », écrivent les services de renseignement. La valeur du navire est estimée de 60 à 70 millions de dollars.

Un navire de la classe Tarantul est armé par 44 marins — on ignore s’il y a eu des victimes, et combien. Comme armement principal, il embarque quatre missiles de croisière supersoniques P-270 Moskit — un armement déployé à partir des années 80 — dont la portée est estimée jusqu’à 250 km. La classe Tarantul a fait ses débuts à la fin des années 70.

Côté ukrainien, quelques indications sur cette attaque sont données : l’assaut aurait eu lieu dans la nuit du 31 janvier au 1er février, et conduite par des soldats de l’unité spéciale du groupe 13 des services de renseignement de la défense. Au moment de la confrontation, le bateau se trouvait au niveau du lac Donouzlav.

Ce succès revendiqué par l’armée ukrainienne, s’il est avéré, démontre un peu plus la capacité de Kiev de mener des opérations dans la profondeur. Le front se trouve en effet à plus de 150 km de l’emplacement où la bataille navale s’est jouée.

Les efforts actuels de Kiev en mer Noire consistent à repousser aussi loin que possible les navires russes, afin d’une part de desserrer la menace sur les côtes ukrainiennes, et d’autre part de sécuriser un corridor naval pour faire circuler des cargos chargés de céréales. En outre, cela offre à plus long terme des options pour reprendre la Crimée.

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