Le renseignement ukrainien a déclaré le 11 février que l’armée russe utilise des kits de connexion au réseau satellite Starlink. « Les interceptions radio des conversations des envahisseurs indiquent que des terminaux Starlink ont été installés, par exemple, dans des unités de la 83ᵉ brigade d’assaut aérien des forces armées russes afin d’établir un accès à Internet », peut-on lire dans un communiqué. Le ministère de la Défense a également publié un échange en russe entre deux soldats, l’un déclarant durant la conversation que « Starlink fonctionne ».
Elon Musk, le patron de SpaceX, la maison mère de Starlink, a réagi dans la foulée, déclarant sur X (ex-Twitter) « qu’un certain nombre de fausses informations prétendent que SpaceX vend des terminaux Starlink à la Russie. C’est totalement faux. À notre connaissance, aucun terminal Starlink n’a été vendu directement ou indirectement à la Russie. »
L’entreprise n’est toutefois pas accusée de vendre directement ses kits en Russie, mais de les laisser actifs dans les zones occupées par l’armée russe en Ukraine. Un résident ukrainien, qui témoigne régulièrement de ce qui se passe sur place, en rapportant notamment des propos de militaires ukrainiens, a d’abord affirmé que des kits Starlink arrivent en Russie depuis les Émirats arabes unis.
Le média spécialisé Defense One a publié un article le 9 février dans lequel une source militaire ukrainienne déclare également que « les [kits] Starlinks sont achetés par l’intermédiaire de tierces parties. Je suis étonné qu’ils ne l’aient pas fait plus tôt. »
Des kits Starlink filmés par des bénévoles de l’armée russe
Au même moment, des images filmées en Russie de produits Starlink ont circulé sur les réseaux sociaux. « Katia Valia » une bénévole russe à la tête d’une collecte pour l’armée à travers la Russie, a partagé sur sa chaîne Telegram un stock de drones et de kits Starlink qu’elle a stockée pour l’armée. Katia vit à Moscou et publie régulièrement des vidéos de collecte et de soutien à l’invasion de l’Ukraine.
Une autre image que nous n’avons pas pu sourcer montre le déballage d’un kit de Starlink par un militaire. Le motif de l’uniforme visible sur la photo ainsi que l’étiquette « fragile » scotchée sur le carton indiquent qu’il pourrait s’agir d’un soldat russe.
D’autres images ont été relevées sur les réseaux sociaux, notamment capturées par des drones. Nous n’avons pas assez d’éléments pour affirmer qu’il s’agit bien d’un camp russe.
Un besoin vital sur le front
Les connexions Internet sont vitales sur le front pour communiquer, mais aussi faire décoller les milliers de drones qui frappent quotidiennement de chaque côté.
Elon Musk a mobilisé Starlink dès l’invasion de l’Ukraine en 2022 pour apporter son aide à la population attaquée. Six mois plus tard, le milliardaire est revenu sur son soutien et avance plusieurs arguments pour limiter son implication. En coulisse, Elon Musk a pourtant obtenu un large soutien financier du Pentagone pour continuer à envoyer ses kits de connexion.
Alors que la polémique enfle ces derniers jours sur la probable utilisation de Starlink par l’armée russe, l’entreprise répond sur X que son système n’est « pas actif en Russie, ce qui signifie que le service ne fonctionnera pas dans ce pays ». La société ajoute n’avoir « jamais vendu ou commercialisé Starlink en Russie, et n’a jamais expédié d’équipement à des sites en Russie. Si des magasins russes prétendent vendre Starlink pour un service dans ce pays, ils escroquent leurs clients. »
Le réseau reste cependant actif en Ukraine. Les soldats russes pourraient fournir des signaux GPS au terminal Starlink depuis le pays envahi. Le Kremlin a également fini par réagir, déclarant que son armée ne fait pas appel à Starlink, avec tout le crédit que l’on peut accorder à la parole du pouvoir russe.
+ rapide, + pratique, + exclusif
Zéro publicité, fonctions avancées de lecture, articles résumés par l'I.A, contenus exclusifs et plus encore.
Découvrez les nombreux avantages de Numerama+.
Vous avez lu 0 articles sur Numerama ce mois-ci
Tout le monde n'a pas les moyens de payer pour l'information.
C'est pourquoi nous maintenons notre journalisme ouvert à tous.
Mais si vous le pouvez,
voici trois bonnes raisons de soutenir notre travail :
- 1 Numerama+ contribue à offrir une expérience gratuite à tous les lecteurs de Numerama.
- 2 Vous profiterez d'une lecture sans publicité, de nombreuses fonctions avancées de lecture et des contenus exclusifs.
- 3 Aider Numerama dans sa mission : comprendre le présent pour anticiper l'avenir.
Si vous croyez en un web gratuit et à une information de qualité accessible au plus grand nombre, rejoignez Numerama+.
Abonnez-vous à Numerama sur Google News pour ne manquer aucune info !