C’est presque une habitude. Les médias allemands ZDF et Der Spiegel ont révélé le 20 avril que le groupe automobile Volkswagen a été espionné par des hackers de l’État chinois durant plus de cinq ans.
Ces faits, survenus de 2010 à 2015, ont été mis en lumière après l’obtention par les journalistes de documents internes faisant état de ces vols de données. Parmi les informations récupérées figurent des éléments sur les véhicules électriques, avec des répercussions néfastes sur le long terme pour le groupe, qui se déploie sur ce créneau.
Selon les rapports, les pirates chinois ont eu accès aux systèmes de plusieurs marques du groupe, incluant Volkswagen, Audi et Bentley. Les attaquants visaient surtout des données concernant les technologies de transmission telles que les moteurs à essence, les boîtes de vitesses, dont celles à double embrayage. D’autres notes supplémentaires indiquaient que les infiltrations ont ciblé les branches de la mobilité verte et les piles à combustible. Au total, les pirates auraient copié 19 000 documents.
Des connexions et des logiciels malveillants attribués à la Chine
La Chine elle-même n’est pas directement accusée par les rapports, mais toutes les sources de ZDF et du Spiegel affirment que la piste mène bien jusqu’à l’Empire du Milieu. « Nous avons pu retracer des adresses IP jusqu’à Pékin, et même jusqu’à l’armée populaire de libération (armée chinoise) », peut-on lire dans l’article.
Les logiciels d’espionnage utilisés, tels que « PlugX » et « China Chopper » sont deux programmes malveillants privilégiés par les acteurs étatiques chinois. Le comportement des pirates, les connexions organisées et coordonnées semblables à un travail d’équipe sont caractéristiques des méthodes hackers du gouvernement chinois. L’ambassade de Chine à Berlin a rejeté ces accusations en les qualifiant de « scandaleuses. »
La Chine reste le plus grand marché de vente pour Volkswagen. L’entreprise basée à Wolfsburg a longtemps été leader des ventes de voitures dans le pays. L’année dernière, le constructeur automobile a toutefois glissé à la deuxième place. La Chine est, en 2024, le premier exportateur mondial de véhicules, portée par son champion de l’électrique, BYD.
Lors de sa visite en Chine en avril, le chancelier allemand Olaf Scholz a déclaré « qu’à un moment donné il y aura aussi des voitures chinoises en Allemagne et en Europe. La seule chose qui doit toujours être claire, c’est que la concurrence doit être loyale. » Pas sûr que le message passe.
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