Un rapport d’expert en cybersécurité rappelle les contrats signés par plusieurs clubs de football européens avec un obscur groupe chinois de paris en ligne. Cette organisation criminelle se serait reformée sous un autre nom.

Plusieurs groupes de foot auraient signé par le passé des partenariats commerciaux avec un géant chinois du pari en ligne, aujourd’hui accusé de cybercrime et de travaux forcés. La société de cybersécurité Infoblox révèle le 22 juillet un long rapport sur Yabo Groupe, un groupe chinois de paris en ligne qui blanchissait de l’argent, trafiquait des paris et contraignait des personnes endettées à travailler pour eux.

Yabo Group a été dissout en 2022 par les autorités chinoises contre les jeux d’argent, à la suite de fuites de capitaux frauduleux. Après sa disparition officielle, les chercheurs ont découvert que l’organisation s’est reformée sous plusieurs nouvelles entités nommées Kaiyun Sports, KM Gaming, Ponymuah et SKG. Elle continuerait ses activités tout en attirant moins l’attention des forces de l’ordre. Les experts en cybersécurité ont baptisé ce syndicat du cybercrime : « Vigorish Viper ».

Des contrats avec le PSG, l’AS Monaco et les Girondins de Bordeaux

Alors que Yabo Group devenait de plus en plus en populaire en Chine et en Asie du Sud-Est, l’organisation a commencé à s’intéresser à l’Europe en sponsorisant plusieurs clubs des grands championnats, notamment en France. Entre 2018 et 2022, les clubs du Manchester United, du Bayern Munich, de Leicester City, du PSG et de l’AS Monaco ont tous signé des partenariats avec Yabo Group. L’entreprise avait convaincu les équipes qu’elles seraient plus visibles en Chine après ces nouveaux contrats de sponsoring. Dès 2021, Yabo Group fait l’objet d’une enquête des services de polices britanniques pour paris illégaux.

La signature du contrat entre l'AS Monaco et Yabo Group. // Source : DR
La signature du contrat entre l’AS Monaco et Yabo Group. // Source : DR

Entre 2021 et 2023, le club des Girondins de Bordeaux a signé un contrat de sponsoring avec KB Sports. Selon les chercheurs d’Infoblox, cette nouvelle entité est liée à Yabo Group.

Une publicité des Girondins de Bordeaux avec KB Sports.  // Source : Girondins de Bordeaux
Une publicité des Girondins de Bordeaux avec KB Sports. // Source : Girondins de Bordeaux

Le site de KB[.]com n’est disponible qu’en Chine, Hong-Kong et Macau. Peu d’informations existe sur ce nouveau groupe. Les experts en cybersécurité ont découvert par la suite que Yabo Group et KB Sports partagent le même serveur localisé en Chine.

De quoi est accusé Yabo Group ?

Yabo Group a construit un empire du pari en ligne en Asie. En Chine et aux Philippines, Yabo Group est accusé de :

  • Blanchiment d’argent : Ils sont impliqués dans le blanchiment d’argent en utilisant des réseaux complexes de sociétés écrans et des transactions financières dissimulées.
  • Opérations de jeux d’argent illégales : Yabo Group a créé et exploité des plateformes de paris en ligne sans autorisation, contournant les régulations locales et internationales.
  • Fraude financière : Yabo Group est accusé de manipuler les transactions financières pour éviter les impôts et cacher les profits réels.
  • Traite des êtres humains et exploitation du travail forcé : Yabo Group est lié à la traite des êtres humains, forçant des individus à travailler dans des conditions de travail coercitives pour soutenir les opérations de paris et les escroqueries en ligne.
  • Cyberfraude : Le groupe a diversifié ses activités en incluant des escroqueries en ligne, telles que le développement de sites web et d’applications frauduleux pour tromper les utilisateurs.

L’organisation a profité de l’engouement du marché chinois pour le football pour signer des contrats avec des clubs européens. Ces derniers auraient peut-être dû s’intéresser plus à leur partenaire.

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