Meta, la maison mère de Facebook, WhatsApp et Instagram, éjecte la chaîne RT de ses plateformes. Même chose pour un autre média d’État, Rossiya Segodnya. La décision de l’entreprise américaine fait suite aux accusations de la Maison-Blanche sur des opérations d’ingérence menées via ces sites.

À moins de cinquante jours de l’élection présidentielle américaine de 2024, qui opposera la Démocrate Kamala Harris au Républicain Donald Trump, les grandes manœuvres sont en cours pour s’assurer que la campagne et le scrutin se passent le mieux possible. Et cela inclut aussi un certain « ménage » sur les réseaux sociaux.

C’est justement la décision prise par l’entreprise américaine Meta, propriétaire de quelques-unes des plateformes les plus fréquentées sur le net (Facebook, Instagram, WhatsApp et Threads). Dans une annonce faite le 17 septembre, le groupe dirigé par Mark Zuckerberg a officialisé l’exclusion de certains médias d’État russes.

« Après mûre réflexion, nous avons étendu notre action contre les médias d’État russes. Rossiya Segodnya, RT et d’autres entités apparentées sont désormais bannies de nos applications dans le monde entier en raison de leurs activités d’ingérence étrangère », selon un commentaire d’un porte-parole adressé à NBC News.

RTNews Facebook
La page de RTNews est inaccessible ce 17 septembre. // Source : Capture d’écran

Rossiya Segodnya est une holding média publique russe, qui détient aussi l’agence Sputnik News et l’agence de presse RIA Novosti. Son nom est apparu au détour d’un rapport de 2023 de Viginum, le service français de vigilance contre les ingérences numériques étrangères. Il décrivait une campagne informationnelle liée à des sites russes.

Quant à Russia Today (RT), c’est une chaîne de télévision russe, spécialisée dans l’information internationale en continu. Elle est également financée par Moscou et est aussi accusée de propager de la désinformation. Elle a été bannie dans l’Union européenne en 2022, à la suite de l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Sputnik aussi a été exclue.

À l’époque, la Russie et les pays occidentaux avaient pris des mesures de rétorsion semblables, avec des exclusions mutuelles. YouTube s’était joint au bannissement de RT et Sputnik dans le monde entier, Apple a cessé ses activités dans le pays et éjecté le Facebook russe de l’App Store. La Russie a répliqué en excluant Facebook et Google News.

Ces médias russes « mènent une guerre secrète de l’information »

La décision prise par Meta de bannir RT et Rossiya Segodnya suit la prise de position de l’administration Biden quelques jours plus tôt. Par la voix du secrétaire d’État Antony Blinken, la Maison-Blanche a déclaré que ces deux médias « mènent une guerre secrète de l’information dans le monde entier ». Des sanctions ont été annoncées dans la foulée.

Courant septembre, Washington a mentionné des opérations d’influence liées à RT dans différentes régions du monde, notamment en Afrique, en Allemagne et en France, avec des plateformes dédiées et le recrutement de personnes. Mais la Maison-Blanche se préoccupe surtout du son prochain scrutin, très sensible au regard des enjeux.

La Maison Blanche aux Etats-Unis.  // Source : David Mark / Pixabay
La Russie est accusée de s’ingérer dans l’élection présidentielle américaine de 2024. // Source : David Mark / Pixabay

La Russie est accusée depuis des années de chercher à interférer dans les élections américaines, notamment lors du scrutin de 2016 qui a opposé la Démocrate Hillary Clinton et le Républicain Donald Trump. À l’époque, une affaire de piratage des PC du Comité national démocrate et la récupération de milliers de mails avait éclaté.

Moscou a systématiquement rejeté ces accusations, affirmant ne jamais se mêler des processus électoraux ou de la politique dans d’autres pays. Pour Washington, les opérations lancées contre son scrutin en 2024 sont jugées « bien plus sophistiqués » qu’il y a huit ans, et dont les liens remontent jusqu’au Kremlin.

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