TikTok influence trop les jeunes, et c’est un problème à l’heure de la guerre informationnelle que mène la Russie, selon les organismes ukrainiens de lutte contre la désinformation.
Alina Aleksieeva, directrice adjointe du centre d’État ukrainien de lutte contre la désinformation (CPD), a déclaré lors d’une conférence de presse tenue fin septembre à Kiev que l’application est « plus dangereuse » pour l’Ukraine sur la propagation de la propagande russe que l’application Telegram fondée par Pavel Durov.
« Nous savons comment fonctionne Telegram — nous connaissons sa structure et son mode opératoire […] TikTok, en revanche, est devenue une préoccupation majeure pour nous » affirme-t-elle. « Les fake news circulent massivement sur TikTok, Facebook, Instagram et Threads. Le danger est de se concentrer trop étroitement sur une plateforme alors que la propagande russe prospère sur l’ensemble du paysage numérique. »
Début septembre, TikTok a interdit des dizaines de comptes associés aux médias d’État russes, y compris les chaînes TV RT et TV-Novosti, invoquant des préoccupations liées à la sécurité en amont de l’élection présidentielle américaine en novembre.
La question du bannissement de TikTok en Ukraine en suspens
Le jeune âge de certains membres de TikTok les rendrait les plus malléables et plus sensibles à des images choquantes, s’inquiètent les autorités ukrainiennes. Comme aux États-Unis, l’Ukraine a envisagé de bannir TikTok. L’avenir de l’application Outre-Atlantique reste incertain en raison des liens supposés de l’entreprise avec le gouvernement chinois. Les autorités américaines ont également accusé l’application de diffuser des contenus nuisibles, de désinformation et de poser des problèmes en matière de confidentialité.
« Si TikTok cesse vraiment de fonctionner aux États-Unis, ce sera un signal pour ouvrir des discussions ici aussi », a jugé Andriy Kovalenko, chef du CPD, ajoutant que, parallèlement à la diffusion de contenus nuisibles, la Russie a créé des « bots » pour promouvoir ces contenus auprès des utilisateurs locaux. Le débat pourrait reprendre, notamment aux États-Unis après les élections présidentielles de 2024.
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