Un sondage révèle que les salariés adoptent encore des comportements à risque avec des pratiques, telles que l’ouverture de mails suspects et la réutilisation des mots de passe, qui exposent les entreprises à des menaces majeures.

La cybersécurité souffre encore d’un effet « parcmètre » : on se permet des écarts, persuadé que le danger est hypothétique… jusqu’au jour où la réalité nous rattrape. Un sondage dévoilé le 17 février 2025 par l’entreprise de cybersécurité LockSelf, réalisé en partenariat avec Opinion Way, et adressé à Numerama par mail, met en avant les comportements à risque les plus fréquents dans les bureaux en France.

1 300 salariés ont été interrogés sur leurs pratiques en matière de sécurité numérique. Si la cybersécurité en entreprise est perçue par comme une responsabilité collective par la quasi-totalité des sondés, ils admettent également que les mauvaises habitudes persistent. Rappelons que si le hacker parvient à ses fins, la facture moyenne pour se remettre d’une cyberattaque se chiffre à près de 140 000 euros, d’après un rapport d’Illumio.

Le phishing reste une valeur sûre pour les cybercriminels, puisque près d’un salarié sur deux (46 %) clique encore sur des liens suspects dans ses e-mails professionnels, offrant ainsi une porte d’entrée idéale pour les hackers.

Dans la même veine, 44 % des sondés téléchargent des fichiers sans en vérifier la provenance, exposant leur entreprise à des risques majeurs. Pourtant, un paradoxe demeure : 94 % des employés se disent capables de reconnaître un e-mail frauduleux, soulignant un décalage alarmant entre la conscience du danger et les comportements adoptés.

Le mail de phishing. // Source : Numerama
Un prétendu mail de Deezer envoyé par des pirates. // Source : Numerama

Commander sur Amazon depuis son ordinateur pro est risqué

Quelques pratiques massivement adoptées durant la période du covid se sont durablement installées. Bien qu’elles puissent sembler anodines, elles offrent un boulevard aux hackers. En tête de liste : l’usage des outils professionnels à des fins personnelles. En d’autres termes, passer une commande sur Amazon, profiter des soldes en ligne ou regarder Netflix sur son ordinateur de travail.

À ce sujet, la moitié des salariés interrogés admettent qu’ils utilisent leur ordinateur pro à des fins personnelles. Or, les usurpations de grandes marques sont courantes et si un cybercriminel obtient un accès à votre poste à travers un cheval de Troie, il pourra parfaitement s’en servir pour récupérer vos données professionnelles.

Le site reproduit parfaitement l'esthétique de Netflix. // Source : Numerama
Ce faux site reproduit parfaitement l’esthétique de Netflix. // Source : Numerama

Le piège du mot de passe unique pour plusieurs comptes

Enfin, un incontournable des failles de sécurité : la réutilisation des mots de passe reste une pratique largement répandue. Pas moins de 63 % des interrogés emploient le même identifiant ou mot de passe sur plusieurs comptes professionnels, et 30 % des salariés choisissent des informations personnelles faciles à deviner, augmentant ainsi les risques de compromission.

Bien sûr, il est trop facile d’accabler les employés. L’erreur est humaine et un réseau bien sécurisé reste le plus souvent le premier rempart pour empêcher une infiltration des hackers.

Toutefois, des mots de passe, simples et réutilisés sur plusieurs plateformes suivent des schémas trop évidents pour les pirates et leur simplifient la tâche. Une combinaison comme « Lieu de naissance + 2025 » sera rapidement identifiée par les logiciels malveillants.

Une phrase secrète de plusieurs mots combinée à des signes est préférable si vous voulez sécuriser vos profils sur le web. Vous pouvez lister vos destinations ou plats préférées, par exemple : « Ch0col4tFra1seC3rise% ». Notez également ces mots de passe pour éviter de les réutiliser et offrir l’accès à tous les comptes après un premier piratage. Si vous trouvez ces combinaisons trop longues, vous pouvez toujours les stocker dans des gestionnaires de mot de passe.

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