« Lock her up », (enfermez-là), fut un des slogans marquants de la dernière campagne présidentielle aux États-Unis.
Sous ce message, les partisans de Donald Trump exigeaient que la candidate adverse soit emprisonnée pour avoir envoyé, à travers son serveur mail personnel, des messages à caractère professionnel lors de son passage au Département d’État sous l’administration Obama. Le FBI avait lancé une enquête pour retrouver ces mails qui échappaient au contrôle des archivistes et de la sécurité intérieure.
Impossible archivage des correspondances
Ce lundi 19 novembre, l’administration Trump se voit confrontée à une même affaire dans son propre camp. Ivanka Trump, conseillère du président américain disposant d’un bureau dans l’aile Ouest, aurait envoyé à plusieurs reprises des mails à des officiels gouvernementaux, ses assistants et des employés de la Maison-Blanche via son adresse personnelle selon le Washington Post. Le quotidien de la capitale a obtenu cette information auprès de l’administration qui surveille et archive la correspondance de la conseillère selon la loi fédérale.
Le porte-parole de l’avocate de Mme Trump a déjà précisé auprès de la presse que si des mails ont bien été envoyés à travers sa boîte mail à destination d’officiels, ses derniers auraient été envoyés avant qu’elle ne soit informée des dispositions à prendre pour sa correspondance et ne contiendrait en outre aucun document classifié.
Lors de sa défense, Hillary Clinton avait également précisé n’avoir jamais traité de correspondance classifiée à travers sa messagerie personnelle, les enquêteurs découvriront néanmoins que 110 messages contenaient des informations classées. Par ailleurs, l’ancienne secrétaire d’État hébergeait son propre serveur mail, privilégiait systématiquement l’usage de son réseau privé, et a procédé à une suppression de ces mails lors de l’enquête.
les officiels sont tenus de se conformer aux outils qui leur sont fournis par les institutions
Aux États-Unis, cette question de la correspondance prend des proportions politiques et de sécurité qui peuvent indifférer de notre côté de l’Atlantique. La loi fédérale exigeant un archivage total et précis de toutes les correspondances officielles — quand bien même ces dernières pourraient demeurer classifiées pendant plus de cinquante ans –, les officiels sont tenus de se conformer aux outils qui leur sont fournis par les institutions. De plus, alors que la question de la sécurisation de ces échanges se pose face aux menaces cyber, les serveurs officiels apparaissent pour les agences gouvernementales comme les plus à même de protéger les documents classés.
En outre, dans la bataille présidentielle, l’affaire des emails avait été instrumentalisée politiquement par le candidat républicain afin de dépeindre Hillary Clinton comme une femme secrète et corrompue — « Crooked Hillary ».
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