Dans le canton de Genève, le Chaos Computer Club (CCC) et sa très active branche helvète ont de nouveau soulevé les fragilités du vote électronique.

À l’échelle de l’histoire des piratages du Chaos Computer Club (CCC), sa dernière performance en Suisse apparaît faible : le hacker Volkler Birk a simplement changé la direction d’un site Internet en créant un double malicieux pour les votations organisées par le canton. Utilisant une faille de redirection, ce dernier a créé un faux site de vote. Ce n’est pas exactement le piratage d’une machine à voter mais le membre de l’association d’origine allemande assure pouvoir connaître les votes des personnes dupés.

« Une attaque est possible »

L’organisation utilise maintenant cette faille pour relancer en Suisse le débat sur le vote électronique qu’elle souhaite interdire depuis de longues années maintenant. Eric Dubuis, responsable de la mise en place de ce vote électronique, tempère auprès de la RTS les effets du piratage : « Une attaque est possible admet-il, mais il est impossible de changer mon vote sans que je le remarque ».

Pour l’organisation de hackers européens, la présence dans le dispositif d’une faille ancienne devrait pourtant inquiéter les institutions et les citoyens. Certaines voix dénoncent par ailleurs un système de votation réalisé avec des entreprises privées par le canton et qui n’a pas bénéficié du soutien de la Confédération comme le préposé à la protection des données en Valais, Sébastien Fanti qui observait auprès de la Tribune de Genève « il faut des compétences extrêmement pointues, que l’on ne trouve pas forcément à l’échelon cantonal ».

Image d'erreur

Genève, 2016 / Victor

Un diagnostic que ne partagera pas le CCC, ou encore la communauté universitaire qui des deux côtés des Alpes compte de nombreux opposants au vote électronique. Au CNRS français, l’expérimentation de ce vote électronique avait conduit Véronique Cortier, créatrice d’un programme de vote, à réaffirmer qu’il n’existe toujours pas de système sûr dans le cadre d’élections politiques à forts enjeux. Cette chercheuse au Loria propose par exemple un système open source mais seulement pour des élections associatives et refuse d’en faire une solution politique.

Néanmoins, dans le débat politique, la question revient au centre des discussions fréquemment. En raison du relatif succès américain, de l’adoption grandissante des machines à voter en Belgique ou au Canada, le vote électronique semble immuable pour la classe politique et de nombreux citoyens, notamment expatriés en font la demande notamment en Suisse. Or son avantage pour la vie citoyenne est indéniable, notamment dans les cantons suisses, où il permet de dynamiser une démocratie fédérale très prolifique en votations.

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