Selon les informations du Parisien et de France Inter, trois hommes ont été interpellés le mardi 28 janvier dernier dans le département du Rhône. Ils sont soupçonnés d’avoir monté une efficace arnaque informatique. Ils auraient capté, auprès de 8 000 victimes, 2 millions d’euros.
L’enquête menée par les gendarmes du centre de lutte contre les criminalités numériques (C3N) a révélé l’existence d’un mode opératoire particulièrement sophistiqué et sans égal en France jusqu’aujourd’hui. Grâce à un système de faux support informatique, proche d’un rançongiciel, les trois suspects auraient ainsi acquis des petites sommes d’argent auprès de milliers de particuliers. La radio publique notait que le profil des accusés était singulier : « Ils étaient millionnaires et arrondissaient leurs fins de mois en prenant en otage des ordinateurs ». Il s’agit de trois chefs d’entreprise de la région lyonnaise disposant de moyens financiers importants.
Placés sous contrôle judiciaire à la suite de leur garde à vue, les trois accusés sont mis en examen pour escroquerie et blanchiment en bande organisée et introduction frauduleuse de données dans un système de traitement automatisé de données. Le dernier chef est celui retenu dans les cas de piratage informatique.
C’est grâce à la plateforme Cybermalveillance.gouv.fr que les premières victimes de l’escroquerie ont été repérées. Ces dernières avaient rapporté des faits similaires à l’organe de prévention rattachée à Matignon : l’apparition répétée et intempestive de fenêtre singeant les messages d’erreur de Microsoft demandant à l’utilisateur d’appeler un numéro de support. Ces faux messages d’alerte anxiogènes ne pouvaient être fermés par des utilisateurs peu rompus à l’informatique.
Auprès du Parisien, le colonel Jean-Dominique Nollet, patron du C3N, explique : « il n’y a pas vraiment de blocage. Il suffirait simplement de redémarrer son ordinateur, mais les messages invitent à ne surtout pas le faire. » Les utilisateurs dupés été ainsi poussé à appeler le numéro de téléphone frauduleux. Sur le fil de ce dernier, des faux techniciens invitaient les victimes à payer une intervention à distance facturée entre 99 et 500 €.
Les victimes ne s’en rendaient ainsi pas forcément compte de l’arnaque pensant avoir eu affaire avec Microsoft. C’est parfois plusieurs mois après, quand de nouvelles transactions ont eu lieu sur leur compte, qu’ils ont réalisé la duperie. Selon France Inter, les victimes seraient majoritairement des personnes âgées, mais pas uniquement. Techniquement pourtant, l’attaque est loin de la sophistication de celles organisées par des pirates russes ou émiratis. Dans ce cas, c’est bien le mode opératoire qui rendait l’attaque efficace.
Cybermalveillance.gouv.fr s’inquiète également d’une affaire d’arnaque semblable, mais plus inoffensive encore : des centaines de mails de menaces sont envoyés à des individus depuis plusieurs mois sans être associés à une attaque. Dans ces derniers, un prétendu hacker exige une rançon aux victimes qui auraient vu leurs données piratées quand bien même il n’y a pas eu d’intrusion. Les Français sont invités à signaler les adresses et les portefeuilles bitcoin de ces menaces à la plateforme Pharos.
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