Si Google a été contraint de se retirer du marché chinois en 2010, la faute à une politique de censure numérique trop restrictive de la part des autorités du pays, la firme californienne n’en reste pas moins présente par le biais de sa régie publicitaire Google Ads, l’une de ses principales sources de revenus. Les citoyens chinois, eux, naviguent pour la plupart sur le navigateur Baidu, en quasi-monopole au sein de l’Empire du Milieu.
Sauf que le « Grand Firewall », ce système de filtrage massif pour contrôler l’accès à internet, a ses failles : le VPN, ou Virtual Private Network, avec lequel un utilisateur peut aisément contourner la censure en se connectant sur un serveur hébergé à l’étranger. Loin d’être dupe, Pékin a rapidement pris des mesures fermes quant à la prolifération de ces services : en juillet 2017, par exemple, Apple a supprimé les applications VPN de son App Store, en réponse aux exigences du gouvernement chinois.
La promotion de VPN, un risque trop gros pour Google
Ce dernier a même interdit leur utilisation depuis le 31 mars 2018, bien que des utilisateurs parviennent encore à en utiliser. C’est donc dans ce contexte que Google a pris une mesure forte : bannir les publicités de VPN diffusées aux utilisateurs chinois par le biais de Google Ads, et ce pour se conformer aux restrictions légales en vigueur dans le pays, comme le relaie ZDNet.
VPNMentor, un site web spécialisé dans les produits VPN, s’est en effet vu interdire par Google la promotion de Virtual Private Network sur la version chinoise de son site, d’après un mail envoyé par la firme de Mountain View. L’histoire ne dit pas si la multinationale américaine a répondu à une demande de l’administration Xi Jinping, ou si le colosse aux quatre couleurs a pris cette décision de son plein gré.
Lisser ses relations avec la Chine
Dans les deux cas, Google se protège face à de potentielles accusations selon lesquelles il encouragerait ou faciliterait à contourner le Grand Pare-feu mis en place par la Chine. En bloquant les publicités liées à des VPN, le groupe dirigé par Sundar Pichai coupe l’herbe sous le pied à tout détracteur cherchant à le mettre en porte-à-faux. Et s’assure, au passage, de poursuivre ses activités publicitaires très juteuses partout dans le pays.
Le géant du web pourrait aussi chercher à démontrer son degré de coopération avec les autorités chinoises, en vue d’un potentiel accord dans le cadre du projet controversé Dragonfly, un moteur de recherche censuré sujet à de nombreuses rumeurs plus ou moins fiables depuis plusieurs mois déjà
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